Cocteau, Jean--Laurencin, Marie

marie laurencin vue par cocteau et par elle-même



Ce manuscrit, probablement inédit, se présente comme une brochure spécialement conçue par les deux artistes pour Marie Laurencin, avec des pages manuscrites de Cocteau et un autoportrait de Marie Laurencin.
Il est recouvert d'une belle couverture illustrée sur laquelle Cocteau a calligraphié : " Marie Laurencin par Jean Cocteau" accompagné d'un coeur rouge. A l'extrème gauche, un ruban noir glissé dans la couverture à impression dorée portant "Paris" et deux ancres marines. Le long du ruban figure la date de Mars 1922 de la main de Cocteau.

contenu : un feuillet blanc - un feuillet sur lequel a été contrecollée la reproduction du portrait de Cocteau par Marie Laurencin daté 1921 - l'autoportrait de Marie Laurencin à l'écharpe rose, daté 1923, crayon sur papier signé et daté en bas à droite. (285 x 215 mm) et 6 ff. 1/2 in-4 (282 x 212 mm) titré "Marie Laurencin".

pièce jointe : lettre autographe signée de Jean Cocteau datée de Chantilly, février 1923 : "[...] Figurez vous que Mr Doucet commande à L. Aragon des préfaces ordurières et les fait relier avec nos manuscrits qu'il achète".

Vente Paris, Hôtel Drouot, 21 novembre 1996, n° 241.-- Galerie Hopkins-Thomas, Paris.

Autoportrait de Marie Laurencin reproduit dans Daniel Marchesseau, Marie Laurencin, catalogue raisonné de l'œuvre, volume II, « Peintures, Céramiques, Œuvres sur papier », Musée Marie Laurencin, Japon, 1999, n° pp0356, reproduit page 359 – Gazette de l'Hôtel Drouot, Paris, 21 novembre 1996.

Magnifique hommage que Cocteau rend ici à Marie Laurencin : Il commence par la décrire, puis parle de la délicatesse de sa peinture, "[...] Un tableau de Marie Laurencin regarde, écoute, comme les chevreuils [...]". Cocteau rappelle ses relations avec les poètes : "Car Marie Laurencin aime les poêtes. Elle n'aime que les poêtes. Et moi qui l'ai connue bien après Salmon, Apollinaire, Fleuret, Moréas, j'ai eu la surprise d'un homme du Nord qui verrait une rose, en chair et en os, après avoir entendu parler d'elle dans Ronsard [...]". Il la qualifie elle même de poète, cite des vers qu'elle a écrits, et termine : " Maintenant, je vais raconter comment Marie Laurencin peignait mon portrait. D'abord on ne la voit pas peindre... Marie Laurencin chante. Elle se lève. Elle me montre un exercice de gymnastique. Elle tourne dans la chambre. Elle cherche de l'essence. Elle ne trouve pas ses tubes... un jour elle signe. Le nid est fait. Le tour est joué. On se trouve en présence d'une oeuvre forte, grave, d'un équilibre et d'une poésie déconcertante".

Marie Laurencin fit de nombreux portraits de son ami dont une peinture ovale en 1921, qui figurait à l'exposition Cocteau au centre Pompidou en 2003 (huile sur toile). C'est ce portrait qui est reproduit ici et contrecollé en médaillon et dont Cocteau parle dans ce manuscrit.