Félix Vallotton

Charles Pacquement, Paris (acquis en 1922)
Vente : Galerie Georges Petit, Paris, Collection Charles Pacquement, 12 décembre 1932, lot 60
(Probablement) J. Rodrigues-Henriques, Paris
Collection particulière, Paris
Vente : Phillips-De Pury-Luxembourg, Zürich, 18 mars 2002, lot 72
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel

Paris, Galerie Druet, Exposition Félix Vallotton, 1922, no. 5
Paris, Hôtel de la curiosité et des beaux-arts, Première Exposition de collectionneurs au profit de la Société des amis du Luxembourg, 1924, no. 200
Paris, Galerie Druet, Cinquante tableaux de Félix Vallotton, 1926, no. 41
Zürich, Künsthaus, Félix Vallotton, 1938, no. 168
Paris, Maison de la pensée française, Félix Vallotton, 1955, no. 56

Georges Rémond, 'Le Carnet d'un curieux. Les expositions. Galerie Druet', La Renaissance de l'art français et des industries de luxe, Paris, 9e année, no. 6, juin 1926, p. 365
George Besson, 'Félix Vallotton (1865-1925). Secret et passionné', Silhouette, Paris, automne 1953, reproduit p. 93
Rudolf Koella, Félix Vallotton, Zürich, 1979, reproduit p. 113
Margrit Hahnloser-Ingold, 'Vallotton entre reconnaissance et contestation. Le rôle des critiques et des collectionneurs', Félix Vallotton (catalogue d'exposition itinérante : Yale University Art Gallery; Houston, Museum of Fine Arts; Indianapolis, Museum of Arts; Amsterdam, Rijksmuseum Vincent Van Gogh; Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts, 1991-93), 1991, no. 29, p. 306
Le Très Singulier Vallotton (catalogue d'exposition itinérante : Lyon, Musée des beaux-arts & Marseille, Musée Cantini), 2001, p. 129
Marina Ducrey & Katia Poletti, Félix Vallotton 1865-1925. L'œuvre peint, Lausanne, 2005, vol. III : Catalogue raisonné, Seconde partie 1910-1925, no. 1466, reproduit p.778

The canvas is not lined. There is a varnish which impedes very precise examination under UV light but there is nevertheless no fluorescence visible under UV light. This work appears to be in excellent original condition.
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signed 'F. Vallotton' and dated '22' (lower right), oil on canvas. Painted in 1922.

Aïcha est l'un des portraits féminins les plus remarquables peints par Félix Vallotton. Rare modèle dont Vallotton révéla l'identité, Aïcha débuta sa vie comme artiste de cirque. Elégante mulâtresse, elle attira d'abord l'attention du peintre Pascin, avant de devenir le modèle de presque tous les artistes de l'Ecole de Paris après la première guerre mondiale. La beauté d'Aïcha et son exotisme ont très certainement stimulé l'imagination de Vallotton qui la représente ici vêtue d'une robe de soie verte, le décolleté orné d'un collier rouge et le visage empreint d'une mélancolie distanciée.

Ce magistral portrait, vu de trois quarts et reflétant une atmosphère si particulière, n'est pas sans évoquer le portrait de Lucie la mulâtresse de Van Dongen. Van Dongen était fasciné par les ornementations des vêtements, et parait souvent ses modèles féminins, même pour ses tableaux de nus, d'accessoires divers destinés à souligner la beauté féminine. Tel est le cas de la présente œuvre où la texture soyeuse et les couleurs chatoyantes des étoffes habillant Aïcha mettent en valeur la sensualité de ses lèvres pleines, le velouté de sa peau et la couleur profonde de ses yeux sombres. Dotée d'une beauté altière ne laissant rien soupçonner de son passé dans l'univers du cirque, Aïcha est ici immortalisée par Vallotton, entourée d'une atmosphère de sensualité et de présence charnelle déjà visible sur une photographie prise deux ans auparavant en 1920.  

Aïcha is a fine example of Félix Vallotton's striking female portraits. One of the rare models whose name is ever asserted by the artist, Aïcha started out in life as a circus performer. An elegant mulatto woman, she first came to the attention of the painter Pascin before making her name as a model after the First World War, posing for nearly all of the artists of the École de Paris. Aïcha's handsome physique and her exotic origin certainly appealed to Vallotton's imagination and he portrays her swathed in green silk, her décolleté adorned with beads, a wistful distant expression on her face.

This powerful, atmospheric depiction of a three-quarter length figure is not without resemblance to van Dongen's Lucie, la mulâtresse of 1909. Van Dongen was fascinated by costumes and ornaments and often adorned his female figures, even those depicted in the nude, with embellishments that were intended to emphasize the alluring beauty of his model. Such is the case in the present work where the smooth texture and jewel-like colours of the fabrics that are draped around the head and across the body of Aïcha accentuate her full lips, velvety skin and the deep, dark colour of her eyes. Possessed of a strikingly regal beauty which leaves the viewer no hint as to her circus past, Aïcha is immortalised by Vallotton with the sensual aura and fleshly presence already evident in a photograph taken two years previously.