Lot 45
  • 45

Maurice de Vlaminck

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
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Description

  • Maurice de Vlaminck
  • VUE DE VILLAGE
  • signé Vlaminck (en bas à gauche)

  • huile sur toile
  • 80,9 x 100 cm
  • 31 7/8 x 39 3/8 in.

Provenance

Collection particulière, Europe

Exhibited

Genève, Musée de l'Athénée, Vlaminck, 1958 (hors catalogue) 

Condition

The canvas is not lined. A close inspection reveals a few scattered fly spots to the sky. There is no evidence of retouching visible under UV light. This work is in very good condition.
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Catalogue Note

signed 'Vlaminck' (lower left), oil on canvas. Painted circa 1912.

"La couleur se ravive mais sans s'égarer trop loin du réel. Il a des harmonies moins éclatantes qu'autrefois, plus maîtrisées. Après les cuivres du fauvisme, il introduit dans son orchestre les bois et les cordes pour obtenir des effets plus complets" (Maurice Genevoix, Vlaminck, Montrouge, 1954, p. 51) 
 
Œuvre remarquable, peinte vers 1912, Vue de village témoigne de l'attachement persistant du Maître du fauvisme à la couleur malgré l'atténuation de sa palette et compte incontestablement parmi les chefs d'œuvres de la période cézanienne de l'artiste. Dès 1907, l'artiste s'est éloigné du fauvisme dont il a cerné les limites, "limité qu'[il] demeurai[t] par le bleu ou le rouge du marchand de couleur" (Vlaminck, 1929). L'artiste inaugure alors sa période dite cézannienne, où se font jour de nouvelles préoccupations de construction spatiale, discrètement marquées par l'exemple de la statuaire africaine que l'artiste collectionne depuis 1905. "Sans doute trouva-t-il dans ces principes constructifs qui associaient, dans l'architecture générale de toute composition, une sensibilité de la couleur plus raffinée que celle des Fauves à une énergie des formes plus manifeste, un moyen de s'exprimer avec une force plus grande. Les plans aux rencontres anguleuses, les contrastes d'ombre et de lumière, l'introduction des tons plus sombres dans l'harmonie d'une toile, lui permettaient de transposer son goût de la violence du domaine de la couleur exubérante à celui de la forme maîtrisée." (Jean Selz, Vlaminck, Lugano, 1965, p. 64).

 
Une fermeté nouvelle se manifeste dès lors dans l'ordonnancement de ses tableaux ; son goût de liberté trouvant des expressions enthousiastes dans les villages de l'Ile de France qui demeurent son paysage de prédilection. Vue de village est exemplaire d'une imbrication de volumes et d'une synthétisation des formes "ayant un temps amené Vlaminck - sans que toutefois il franchisse le pas qui l'aurait éloigné de la figuration - sur des chemins voisins qui conduisirent Picasso et Braque au Cubisme " (Maïthé Vallès-Bled, Vlaminck, Un instinct fauve (catalogue d'exposition), Paris, Musée du Luxembourg, 2008, p. 22). A proximité d'un arbre majestueux qui occupe la partie gauche de la composition, on découvre ainsi une vue paisible de village, prétexte à une imposante restitution de l'espace par facettes, dans le plus pur héritage des toiles du Maître d'Aix.