Odilon Redon

On sait les liens de profonde amitié unissant à partir de 1885 Odilon Redon et Stéphane Mallarmé. Leur rencontre «est un des faits essentiels du symbolisme» (R. Bacou, Odilon Redon, I, p. 9). Le poète lui exprima son admiration : «Vous agitez dans nos silences le plumage du Rêve et de la Nuit.»

Rare lithographie originale d'Odilon Redon, pour illustrer Un coup de dés jamais n'abolira le hasard. Elle rend compte du projet entrepris sous l'égide d'Ambroise Vollard. Ce dernier raconte dans ses Souvenirs d'un marchand de tableaux (1959, pp. 287-288) le refus de la maison Didot de publier l'ouvrage, refus motivé : «C'est un fou qui a écrit ça.» Le peintre et le poète y travaillèrent durant l'hiver 1897-1898. La mort de Mallarmé, en décembre 1898, mit fin à l'entreprise. Il subsiste des jeux d'épreuves corrigées, accompagnés de trois lithographies. (Bulletin Pierre Berès, n° 29-30, 25 octobre 1960).

Au catalogue raisonné de l'oeuvre gravé, dressé en 1913 par Mellerio en collaboration avec l'artiste, les trois lithographiessont décrites comme étant des «planches d'essai» (Mellerio, n° 186-188) – sans référence à l'ouvrage illustré. Ce n'est que dans les années 1960 que le lien entre les «planches d'essai» et le Coup de dés fut rétabli.

Très belle épreuve sur vélin crème.