Mallarmé, Stéphane

Placard d'épreuves de l'édition préoriginale d'un sonnet capital, édité dans la revue «L'Obole littéraire», le 15 mai 1894.

Le sonnet a longtemps joui d'une réputation douteuse, incarnant le type même de l'obscurité mallarméenne. Ceux qui déclaraient n'y rien comprendre s'appuyaient volontiers sur l'opinion de Tolstoï qui prit à partie le poème dans Qu'est-ce que l'Art ?
Stéphane Mallarmé en confia la publication à la femme de Gustave Kahn qui l'avait sollicité pour L'Obole littéraire, petite revue de «bonnes oeuvres», au sens le plus moral du terme. (Aucun exemplaire dans les collections publiques).
Le poète a méticuleusement corrigé les capitales en tête de chaque vers et la ponctuation, supprimant tout point à la fin de chaque strophe ; il a également modifié l'orthographe de deux mots.
Enfin, il a noté des indications précises au bas de la page :

- Remettre des capitales en tête des vers.
- S'en tenir à la ponctuation du manuscrit, celle laissée ici.
- Ne faire aucun autre changement
- Mettre en page ce sonnet seul dans sa page.
Prière de bien se conformer à ces indications.
Stéphane Mallarmé.

Magnifique document demeuré inconnu de la critique.
(Barbier, Documents Stéphane Mallarmé, II, 1970. Contribution à l'historique d'À la nue accablante tu, pp. 31-41).