Mallarmé, Stéphane

Magnifique manuscrit autographe signé de Soupir.

Le poème de seize alexandrins fut édité le 12 mai 1866 dans Le Parnasse contemporain. Stéphane Mallarmé consentait enfin à livrer au public, en une gerbe inaugurale, dix poèmes anciens - quand on songe au laconisme de ce rêveur impénitent du Livre, dont le recueil ultime des Poésies (1899) renferme en tout et pour tout 49 pièces. Cette rêverie automnale, mise en musique par Debussy et Ravel, a été une des prédilections, comme sentiment et comme langage, de la génération symboliste. (OEuvres complètes, I, p. 1161 : sept manuscrits recensés).

Calligraphié sur une feuille de très grande dimension, ce manuscrit illustre l'exigence mallarméenne des espaces blancs qui accordent au texte une place pour le rêve – «le linge», selon l'expression du poète.
Lorsque parut l'Album de vers et de prose - qui reprenait Soupir - en 1887, Stéphane Mallarmé se plaignit auprès de l'éditeur bruxellois, Albert de Nocée, jugeant le petit volume «beaucoup trop compact : ma façon d'écrire requiert de l'espace et qu'on me lise aisément, que cela se détache (...) à l'oeil» (lettre du 16 novembre 1887).