Lot 67
  • 67

Lautréamont, Isidore Ducasse dit le comte de

Estimate
2,000 - 3,000 EUR
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Description

  • Lautréamont, Isidore Ducasse dit le comte de
  • Les Chants de Maldoror. Chants I à VI. Frontispice de José Roy. Paris, L. Genonceaux, 1890.
Petit in-8 de (2) ff., frontispice, (3) pp. pour le fac-similé d'une lettre de l'auteur, XI pp. (préface de l'éditeur), 385 pp., (1) f. de table et erratum, broché, sous couverture imprimée rouge et noir, chemise demi-maroquin noir, étui.

Catalogue Note

Deuxième édition ; exemplaire sur papier vélin.
L'édition a été tirée à dix exemplaires sur papier du Japon et environ 130 exemplaires sur vélin du Marais. (Pierre Saunier a rectifié le tirage donné par Talvart et Place dans sa Bibliographie des livres édités par Genonceaux in, Lefrère & Goujon, Deux malchanceux de la littérature fin de siècle. Jean Larocque et Léon Genonceaux, 1994, p. 107).

Frontispice macabre de José Roy et reproduction en fac-similé de la lettre adressée au banquier Joseph Ducasse, datée du 12 mars 1870.

L'édition Genonceaux présente un grand intérêt à plusieurs titres. Elle a été établie par l'éditeur sur le manuscrit original, depuis disparu. Elle offre, malgré les fautes d'impression, un texte revu et corrigé par rapport à celui de 1869. Elle est précédée d'une importante préface de Genonceaux dédiée à Albert Lacroix – l'éditeur belge à qui Lautréamont avait confié son manuscrit. Il avait renoncé à la diffuser en France, craignantles poursuites légales. Les confidences de Lacroix et les nombreux détails biographiques sur Lautréamont issus des recherches personnelles de Genonceaux sont complétés par une analyse singulièrement lucide du personnage d'Isidore Ducasse et de son oeuvre. Le préfacier conclut : «Si Ducasse avait vécu, il eût pu devenir l'une des gloires littéraires de la France. Il est mort trop tôt, laissant son oeuvre éparpillée aux quatre vents ; et par une coïncidence curieuse, ses restes mortels ont subi le même sort que son livre.»

Envoi autographe signé de l'éditeur à l'un des «inventeurs de Maldoror» :

Exemplaire de M. Georges Rodenbach
hommage cordial de l'Editeur
L. Genonceaux

Poète dans la mouvance parnassienne, Georges Rodenbach (1855-1898) fit partie du cercle des Hydropathes. En 1892, avec Bruges la Morte, il a donné aux Français le roman symboliste qui leur manquait. Il fut un des artisans du renouveau des lettres belges au sein de La Jeune Belgique, revue en prise sur la modernité. L'éditeur en était la veuve Rozez, qui détenait le stock de l'édition originale des Chants de Maldoror. Le livre circula entre les «Jeunes Belgique» dès 1885. Il fut envoyé en France à Huysmans, Bloy, Péladan et Remy de Gourmont. Et dans la longue théorie de ceux qui ont revendiqué la priorité, «on ne conteste plus aujourd'hui que les poètes de La Jeune Belgique furent les véritables inventeurs de Maldoror» (Jean-Jacques Lefrère, Isidore Ducasse, 1998, p. 647).

Bel exemplaire broché et frais. Il est resté en partie non coupé.