Corbière, Tristan

Photographie originale de Tristan Corbière en habits de lycéen.

Le futur poète est assis, accoudé à sa table de travail sur laquelle figurent des livres, une plume et un encrier.
Il tient sa casquette du collège à la main et fixe l'objectif.
La prise de vue eut sans doute lieu en 1861 ou 1862, alors que Corbière terminait ses études. En 1862, une crise aiguë de rhumatismes articulaires l'empêcha de se présenter au baccalauréat. C'est à cette époque qu'il composa ses premiers vers.

Les portraits de Tristan Corbière sont de toute rareté.

En effet, conscient de sa laideur, le jeune invalide ne souhaitait pas se laisser photographier : «ce crapaud-là, c'est moi», dit-il un jour. On connaît une autre photographie de lui sur laquelle il inscrivit cette comptine d'une ironie mordante :

Aïe aïe aïe, aïe aïe aïe
Aïe aïe aïe qu'il est laid !
V'là c'que c'est
C'est bien fait
Fallait pas qu'y aille (bis)
Fair' son portrait

Ce portrait est d'autant plus émouvant que c'est le seul qui permette de distinguer réellement le visage du poète.

Très belle épreuve, la seule connue.

Signature au crayon du photographe, malheureusement demeuré inconnu : Walhere (?). Ancienne marque d'encadrement ovale.

Provenance : Jacques Guérin. Il avait acquis l'épreuve directement auprès de la famille du poète (catalogue VII, 1992, nº 32).