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[Wilde, Oscar]. Louÿs, Pierre
Description
- [Wilde, Oscar]. Louÿs, Pierre
- Lettre autographe signée Pierre, à son frère Georges.Londres, 22 avril [1892].
Catalogue Note
La découverte de l'homosexualité de Wilde, selon Jean-Paul Goujon, «curieusement, semblerait avoir été pour Louÿs une découverte tardive», même si Wilde affichait publiquement sa liaison avec le jeune Alfred Douglas. Pourquoi, dans de telles conditions, jugea-t-il bon de se rendre à Londres ? «Probablement pour voir par lui-même si les faits rapportés par Gide et d'autres étaient ou non fondés. La brouille véritable n'aura cependant pas lieu tout de suite.»
Depuis Londres, Pierre Louÿs mande à son frère qu'il se réjouit d'être en Angleterre, où, dit-il, il se sent «at home. (...) Je me sens étranger sur le boulevard Haussmann, mais il me semble que je suis né dans Haymarket.»
Pierre Louÿs vient d'assister à la première de «A Woman of No Importance» d'Oscar Wilde qu'il juge non moins sévèrement que les amis trop particuliers d'Oscar Wilde.
«Oscar Wilde a été charmant pour moi, j'ai déjeuné presque tous les jours avec lui, mais j'aurais préféré qu'il me donnât d'autres convives, je t'expliquerai tout cela. Sa pièce ne vaut vraiment rien et est attaquée par toute la presse. C'est un mauvais mélodrames [sic] parsemé de conversations charmantes qui n'ont rien à faire avec la pièce et qui seules sont intéressantes. J'ai été présenté à Balfour pendant la première et je suis bien désolé qu'on ne m'ait pas fait assister à la séance d'hier aux Communes. J'aurais aimé entendre son discours et celui de Gladstone.»
(Goujon, Pierre Louÿs. Une vie secrète, 1988, p. 113.- Mille lettres inédites de Pierre Louÿs à Georges Louis,
2002, nº 65).