Lot 14
  • 14

Cros, Charles -- Manet, Edouard

Estimate
35,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Cros, Charles -- Manet, Edouard
  • Le Fleuve. Eaux-fortes d'Edouard Manet. Paris, Librairie de l'Eau-Forte [Lesclide ; Imprimerie Cochet à Meaux ; Eugène Delâtre pour la taille-douce], 1874.
In-4 de 16 pp. la dernière non chiffrée, maroquin janséniste bordeaux, doublé de maroquin vert, tranches dorées sur témoins couvertures conservées, étui (Georges Cretté).

Catalogue Note

Édition originale.

Tirage unique à 100 exemplaires sur papier de Hollande, signés par l'auteur et le peintre (n° 52).

Le Fleuve, grande pièce en deux cents alexandrins, est un des sommets de l'oeuvre de Charles Cros. «Ici, une imagerie naïve s'allie à la certitude que le fleuve découvre sans cesse du nouveau. Seuls les fiers et les forts domptent et descendent son cours. Ces vers peuvent donc être lus comme un art poétique qui ne serait pas sans parenté avec Baudelaire ou Rimbaud» (Louis Forestier, Cabinet des livres de Pierre Berès, Musée Condé, 2003, nº 39).

Huit eaux-fortes originales d'Edouard Manet.

L'exemplaire renferme une neuvième eau-forte
: La Libellule, pièce refusée, tirée à quelques
épreuves d'essai. Elle est d'autant plus curieuse qu'elle confine encore davantage à l'abstraction. (Harris, p. 228).

Le pas inaugural.
Premier en date de ces «livres de dialogue» selon l'expression d'Yves Peyré, Le Fleuve instaure une révolution dans la conception du livre illustré. Réussite exemplaire d'un dialogue entre Manet et Cros, quand s'allume «une réciprocité de feux» comme dira Mallarmé, quand le peintre investit désormais le texte en créateur, sans s'attarder à un commentaire visuel. Les huit eaux-fortes, dont certaines sont quasi abstraites, composent une variation sur la notion d'espace et nous imposent la vision de l'élément invisible : l'air. «Deux vols planés, celui de la libellule - absente du texte
de Cros, remarquons-le – et celui de l'hirondelle évoquent, en deux vignettes, l'une à la page de titre, l'autre en cul-de-lampe, les deux atmosphères que balaye la glissade ailée : celle du ruisseau et celle de l'estuaire» (François Chapon, Le Peintre et le livre, 1987, p. 16.- The Artist and the Book, 1860-1960, Boston, 1961, n° 177 : «Probably the first 19th century book to have a truly modern appearance, with etchings simplified almost to abstraction, a square format, and wide margins. Much of the atmospheric quality is due to careful printing by Auguste Delâtre, noted etcher and teacher, who sometimes rubbed his plates slightly after wiping, to spread the ink and soften the tone.»

Exemplaire parfait, en maroquin doublé, signé de Cretté.