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Verlaine, Paul
Description
- Verlaine, Paul
- Sagesse. Paris, Société générale de Librairie catholique, 1881.
Catalogue Note
Édition originale.
Tirage unique à 500 exemplaires sur papier vélin.
Envoi autographe signé au verso du premier feuillet blanc :
À Mme Nina de Villars
Bien cordial hommage
PV.
Réunion des plus évocatrices qui permet d'associer ici deux noms saturés de légende. Paul Verlaine fut un habitué du premier salon de «La Dame aux éventails», rue Chaptal. Il devait y rencontrer sa femme, Mathilde, accompagnée ce jour là par son frère, le musicien Charles de Sivry. Il y récitait des poèmes et composa pour elle un sonnet repris dans Jadis et Naguère : Écrit sur l'album de Madame N. de V. Si le poète converti ne fréquenta pas le second salon rue des Moines, il affirme l'avoir «tant littéralement pleurée» à sa mort ; «gracieux fantôme qui hante bien des heures de notre ennui à beaucoup d'entre nous poètes, peintres et musiciens survivants» (OEuvres complètes, II, p. 829).
Femme remarquable à plus d'un titre, Nina de Villard (1843-1884) fut une excellente pianiste et compositrice. Elle se produisait en public. Elle a publié des monologues, contes et poèmes. Ses oeuvres posthumes furent éditées en 1885, sous le titre de Feuillets parisiens. Généreuse, intelligente, mais d'un tempérament saturnien que l'alcool conduisit bientôt à une mort prématurée, elle vivait de rentes fort confortables. De 1862 à 1882, elle fut l'animatrice d'un salon, où passèrent tous ceux qui allaient se faire un nom, que ce soit dans le monde des lettres, des arts, ou celui de la politique. Pour n'en citer que quelques-uns, Charles Cros, l'un de ses amants, qui lui dédia Le Coffret de santal, Villiers de l'Isle-Adam, Germain Nouveau, Mallarmé, Jules Claretie, Cézanne, Manet qui en fit le modèle de «La Dame aux éventails» (Musée d'Orsay). En arrière plan, il s'est amusé à reconstituer le bric-à-brac japonisant du petit hôtel particulier de la rue des Moines.
Son nom s'écrit tantôt Villars, tantôt Villard : les contemporains semblent avoir préféré la première forme.
Très bel exemplaire en reliure du temps.
De la bibliothèque Auguste Garnier, avec ex-libris.
On a monté en tête le portrait de Verlaine par Cazals, tiré sur papier du Japon, portant une dédicace autographe signée du dessinateur : «Pour Mr Jules Claretie, F. A. Cazals, 96».