Lot 132
  • 132

Verlaine, Paul

Estimate
30,000 - 35,000 EUR
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Description

  • Verlaine, Paul
  • Romances sans paroles.- Ariettes oubliées.- Paysages belges.- Birds in the Night.- Aquarelles. Sens, Typographie de Maurice L'Hermitte, 1874.
In-12 de 48 pp., (1) f., cartonnage japonisant à la Bradel, titre en long, couvertures conservées (Pierson).

Catalogue Note

Édition originale, tirée à 300 exemplaires sur papier teinté. Exemplaire de première émission.

Romances sans paroles marque un jalon capital dans l'évolution qui entraîne la poésie du Parnasse vers le symbolisme. Le recueil connut un échec complet (En français dans le texte, BnF, 1990, n° 301).

Précieux exemplaire de Robert Caze, portant sur le faux titre un envoi autographe signé de Paul Verlaine :

à Robert Caze
affectueusement
P. Verlaine.

Poète, journaliste et romancier naturaliste Robert Caze (Toulouse 1853-1886) dut se réfugier une dizaine d'années en Suisse après la Commune. Il revint en France après l'amnistie, en 1880. Il recevait alors tous les lundis soir ses amis écrivains, Edmond de Goncourt, Huysmans à qui il présenta Verlaine, et les peintres qu'il défendait, dont Seurat, Signac, Cézanne, Pissarro. Il mourut des suites d'un duel. Le sonnet La Pucelle lui est dédié dans Jadis et Naguère.
Sans omettre l'onction surréaliste : «L'on serait fondé à donner pour modèle d'honnêteté aux écrivains d'aujourd'hui les livres de moins en moins lus de Robert Caze, malgré tous leurs défauts» (André Breton, Les Vases communicants).

Somptueuse reliure japonisante d'un type rare, parfaitement conservée.
Cartonnage de papier gaufré or, vert, rouge et noir. Selon une composition d'un rythme décoratif hardi, les plumes d'un paon se déploient de façon décentrée avec rappel sur le second plat. Il s'agit d'un spécimen hors pair, exécuté par Pierson, le relieur attitré des Goncourt, peu après qu'il eût obtenu une médaille d'argent à l'exposition de 1878.

Familier du «grenier» d'Auteuil, Robert Caze a retenu la leçon d'Edmond de Goncourt. Ce dernier rappelle dans le catalogue de sa vente qu'il croit avoir été le premier à employer les décors japonisants pour la reliure des livres. Son Journal, à la date du 29 octobre 1868, relève que le japonisme en France connaît une vogue envahissante, pire, il «descend au bourgeois». Mais il ne perdait rien de son actualité auprès du groupe de poètes et d'artistes qui se réunissait au café Guerbois et rassemblait déjà les futurs impressionnistes.