Verlaine, Paul

Petit in-12 de (3) ff. le premier blanc, 38 pp., (2) ff. dont le dernier blanc, maroquin rouge, dos à nerfs fileté or, triple filet doré sur les plats, coupes filetées or et bordures décorées, non rogné, tête dorée (Lemaire).

Édition originale.
Tirage limité à 590 exemplaires ; un des 550 sur vélin.

Le recueil inspiré par l'idylle avec Mathilde est «dans le bagage assez volumineux de mes vers, ce que je préfèrerais comme sincère par excellence et si aimablement, si doucement, si purement pensé, si simplement écrit...»

Exemplaire exceptionnel, en maroquin de l'époque, signé de Lemaire.

Le maroquin plein, fileté or sur les plats, est l'habit que la pratique bibliophilique assigne aux seuls livres précieux et anciens. Un tel luxe ne cesse de surprendre sur un recueil poétique contemporain, dont l'auteur déplorait qu'aucun exemplaire ne fût vendu. G.L. Lemaire, relieur attitré de Nina de Villard, exerçait son art rue de Londres.

On connaît les magnifiques reliures qu'il exécuta à sa demande sur les Poèmes saturniens, Les Fêtes galantes et Le Coffret de santal. On peut penser que La Bonne Chanson a été reliée pour elle ou pour l'un des familiers du salon de la rue Chaptal où Verlaine récitait ses poèmes.
Nina de Villard (1843-1884) disposait d'une fortune d'un demi million héritée de son père. «La Dame aux éventails» peinte par Manet dépensa jusqu'au dernier sou avant de mourir folle à l'âge de quarante et un ans.

Petit accroc à la coiffe inférieure.