Lot 114
  • 114

Rodenbach, Georges

Estimate
15,000 - 18,000 EUR
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Description

  • Rodenbach, Georges
  • Les Vierges.- Les Tombeaux. Paris, [Galerie Bing], 1895.
2 volumes grand in-8, pliés à la chinoise et imprimés d'un seul côté de (26) ff., dont 7 blancs pour Les Vierges, et de (30) ff., dont 9 blancs pour Les Tombeaux, maroquin ivoire pour le premier, maroquin aubergine pour le second, chacun décoré sur les plats de fleurs d'arome incisées, bordures intérieures ornées d'un listel de maroquin fileté or, doublures et gardes de soie ivoire, non rogné, tête dorée, couvertures illustrées conservées, chemises en demi-maroquin crème à bandes, étuis (J.-P. Miguet).

Catalogue Note

Éditions originales.
Fameux diptyque conçu par Samuel Bing pour célébrer l'ouverture, rue Chauchat, de sa galerie à l'enseigne de l'Art nouveau (26 décembre 1895). «Livre de dialogue» curieux, dans la mesure où Bing commandita les illustrations avant de faire appel au poète Georges Rodenbach.

Les Vierges : un des 10 exemplaires sur Japon, seul tirage de tête.
Les Tombeaux : tirage unique à 500 exemplaires sur vergé d'Arches.

Les Vierges : Quatre lithographies originales en couleurs du peintre hongrois Jósef Rippl-Rónai (1861-1927).
Les Tombeaux : Trois bois originaux de l'Ecossais James Pitcairn-Knowles (1863-1954).
Les fragiles bandes posées sur les couvertures muettes des deux ouvrages sont illustrées chacune d'un bois différent gravé par ce dernier.

Véritables bijoux de l'art du livre.

Très liés au groupe des Nabis, les deux artistes partageaient alors un atelier à Neuilly. Rippl-Rónai confie dans une lettre à sa famille : «Je travaille en ce moment à l'édition, ou plus précisément à l'élaboration d'un petit livre – mon ami écossais aussi (...). Le format, la mise en page des dessins ainsi que le travail de typographie sont d'une extrême importance. Mes dessins sont en couleurs et reproduits par un procédé lithographique, ceux de mon ami écossais gravés sur bois. Les siens sont tristes, les miens gais ; il évoque la mort, moi j'exalte la joie de vivre ; mon petit livre correspond à l'été, le sien à l'hiver. Le mien c'est la lumière, la jeunesse, le soleil qui brille et la beauté dorée de la nature, l'hésitation des jeunes filles au seuil de la vie... Il s'agit d'un petit rêve.» Ces scènes idylliques dans un style proche de l'esthétique des nabis ne sont pas sans annoncer l'Art nouveau. Les lignes légères et enlevées du dessin forment en se rejoignant des harmonies de couleur inhabituelles. (From Manet to Hockney, Victoria and Albert Museum, 1985, n° 12.- The Turn of a Century, Harvard, 1970, n° 64).

Reliures en maroquin décoré de Jean-Paul Miguet, d'un grand raffinement.
Le décor est inspiré de l'un des bois de James Pitcairn-Knowles.