Lot 104
  • 104

[Rimbaud, Arthur]. Verlaine, Paul

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • [Rimbaud, Arthur]. Verlaine, Paul
  • Les Premières Communions. Juillet 1871.
Manuscrit de la main de Paul Verlaine de (6) ff. écrits au recto seulement, les quatre premiers sur papier vergé, les deux derniers sur papier quadrillé ; 136 vers en neuf sections.

Catalogue Note

Précieux manuscrit de la main de Verlaine du fameux poème de Rimbaud.

La postérité de Rimbaud est verlainienne. Prosélyte ardent de l'oeuvre, Verlaine en fut le passeur, quitte à reconstituer de mémoire les textes égarés ou confiés à un tiers.
L'autographe original des Premières Communions a été détruit par Mathilde Verlaine, avec l'ensemble de la correspondance adressée par Arthur Rimbaud à son mari. Parmi les poèmes adressés à Verlaine en août 1871, Jean-Jacques Lefrère fait valoir qu'on ne connaît avec certitude que deux titres : Les Premières Communions et Les Effarés (Rimbaud, Correspondance, 2007, p. 94).

L'une des deux versions complètes des 136 vers, la seule en mains privées.
Les trois versions transcrites par Verlaine ont été toutes les trois reproduites dans la nouvelle édition des OEuvres complètes (La Pléiade, 2009, pp. 139-148) car elles diffèrent par des variantes. La copie exécutée pour la première publication dans La Vogue (1886) est conservée à la Bibliothèque Jacques Doucet. Celle reproduite dans l'édition Messein est un fragment de 24 vers (aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France).
Les Premières Communions furent publiées en 1891 dans Reliquaire, en dépit de l'opposition d'Isabelle Rimbaud (voir n° 112 du catalogue). 

«Morceau colossal», dit Verlaine dans les Poètes maudits, où il se borne à ne citer qu'une strophe. Ébranlé par l'abjection morale et l'anticléricalisme des Premières Communions, il en admire «la profonde ordonnance et tous les vers sans exception» mais le poète converti avoue détester l'influence du «Michelet sénile et impie, le Michelet de dessous les linges de femmes.(...)»
Hugo Friedrich résume ainsi l'argument du poème : «Une adolescente maladive succombe sous la révolte de ses instincts coupables aux yeux du christianisme, qui, lui- même s'est rendu coupable de les avoir brimés et refoulés.»

De la collection Jules Claretie (1840-1913). Journaliste, romancier et dramaturge, il fut un des proches de Verlaine, fréquentant le salon de Nina de Villard dès 1863.