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Baltard, Louis-Pierre
Description
- Baltard, Louis-Pierre
- Lettres ou Voyage pittoresque dans les Alpes [...] Suivi d'un recueil de Vues des Monumens antiques de Rome.Paris, l'Auteur, 1806.
illustration : un frontispice et 48 planches de vues de Rome et de ses environs immédiats gravées à l'eau-forte et à l'aquatinte par Baltard.
reliure de la seconde moitié du xixe siècle. Demi-percaline verte à coins, non rogné, serpentes conservées.
(Quelques rares et légères rousseurs n'atteignant pas les gravures).
Literature
Condition
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Catalogue Note
Vues de la Rome contemporaine de Baltard (rues, palais, Tibre etc...) 16 planches
Ruines et monuments antiques 18 planches
Eglises et monastères 6 planches
Jardins et villas 9 planches
Ces planches ne furent pas gravées en 1806, comme pourrait le faire croire le titre, mais à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles. En effet, 7 d'entre elles portent une ligne gravée sous la légende : « Déposé à la Bibliothèque Nationale le 12 messidor, an 8 de la République », ou 16 ventôse an 8, ou 12 prairial an 9, ou 5 nivôse et 29 germinal an 10. Soit du 1 juillet 1800 au 19 avril 1802.
« Son burin est fort lourd...de la lithographie...il n'a sû tirer que des effets grisâtres...Par contre il manie de façon très experte l'eau-forte et l'aquatinte. Il a un sens incontestable du paysage et se montre, comme de juste, parfaitement sûr dans les vues de monuments : son œuvre est une mine de documents excellents sur l'architecture et la topographie. » (Jean Laran, in B.N. Inv. du Fonds français, XIXe s., I, 275).
Alors que les planches ne concernent que Rome, les lettres ne concernent que le passage des Alpes. Elles sont (faussement) datées de Chambéry 12 octobre 1806, à Turin sans date. Elles sont suivies d'une note et d'une lettre, le tout en plus petits caractères, sur presque trois pages. Baltard y écrit : « Ces lettres étoient dans un porte-feuilles avec plusieurs vues légèrement esquissées et faites de souvenir. Elles m'ont été communiquées par l'ami T... qui m'a conseillé de les rendre publiques...Je retrouvai aussi dans ce même porte-feuilles une lettre datée de Rome, dans laquelle je lui annonçois la collection d'esquisses que je publie dans ce recueil, et que, pour cette raison, j'ai cru devoir rapporter ici. De Rome (sans date) Mon cher T... » Baltard, en quelques lignes , dit son émerveillement devant Bologne et Florence puis s'étend sur Rome où il invite son ami à le rejoindre.
« Si mon but principal n'étoit pas de me livrer exclusivement à l'étude du paysage, j'aurois du plaisir à entrer dans quelques détails sur le vrai caractère de l'architecture antique, qui se distingue, par la beauté de la matière, la richesse et le goût ; quelquefois même par la profusion qui règne dans les ornemens.
« Piranesi a fait connoitre cette architecture ; et dans les ornemens antiques qu'il a publiés, on retrouve une disposition toujours large et belle. Il a négligé cependant ce galbe et cette finesse qui prouve que dans les beaux temps de la sculpture romaine, les ouvriers avoient toujours pour but l'imitation de la nature. Quant à cette profusion, cette surabondance d'ornemens que j'ai remarqué dans quelques morceaux d'antiquité, je suis bien persuadé que ce ne fut qu'à l'époque de la décadence des arts, que l'architecture en fut surchargée. » Et Baltard achève sa lettre :
« Je ne cesserai de vous presser de venir. La situation d'un artiste au sein de Rome est vraiment celle qui est la plus convenable à l'étude : l'indépendance dans laquelle il vit le laisse tout entier à ses occupations, et l'espérance de se distinguer un jour au milieu de ses compatriotes lui fait entasser avec constance tout les trésors de l'étude. »
Il est probable, vu les dates de dépôt à la BnF, que Baltard ait gravé ces planches entre la fin du XVIIIe siècle et 1802. En vendit-il ? Il trouva vraisemblablement qu'il valait mieux les vendre ensemble avec des lettres écrites probablement à Paris pour cette occasion.
Louis-Pierre Baltard naquit en 1764. Dès 1784, on le voit engagé sur la voie de l'architecture à Trianon où il collabore avec Mique. Poyet le recommande au comte de Caylus et au baron de Breteuil, et celui-ci lui obtient une subvention qui lui permit d'achever ses études en Italie. Il séjourna à Rome de 1786 à 1789, où il travailla énormément. On le retrouve professeur d'architecture à la toute nouvelle Ecole Polytechnique, en 1794. Outre les vues de Rome, il grava une partie importante du Voyage dans la Haute et Basse Egypte (1802) de Vivant Denon, et de la Description de l'Egypte parue un peu plus tard. Il mourut en 1846. Son activité d'architecte fut importante, notamment lors de la construction du Palais de Justice de Lyon. Sa famille fut nombreuse : 7 filles et 4 fils dont les deux ainés (Prosper et Victor) furent aussi architectes. Victor demeure le plus célèbre par la construction des Halles de Paris. (Rossetti II 726)