[Argens, Jean-Baptiste de Boyer, marquis d’]

8 volumes in-12 (141 x 80 mm).

reliure de l'époque. Veau marbré, dos lisse orné, tranches rouges.
Infimes rousseurs marginales à quelques feuillets du tome III, petit manque de peau au premier plat du tome V.

J. Brayer (ex-libris).

Infimes rousseurs marginales à quelques feuillets du tome III, petit manque de peau au premier plat du tome V.
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Sur cet ouvrage cf. Harder, p. 164 sq.-  Le marquis d'Argens (1704-1771), d'une famille de parlementaires provençaux, entra dans l'armée, puis vécut en Hollande. Sa réputation est celle d'un Philosophe des Lumières. Ces Lettres Juives, parues en 1736, sont une de ses premières œuvres. Deux marchands juifs traversent l'Europe et font, dans une critique naïve, le récit de leurs expériences à un sage rabbin de Constantinople. L'un des deux, au cours de son voyage fictif en Italie, s'en prend violemment à ce pays (Rome, Gênes, Turin etc...). L'autre vit en Angleterre et ne connait l'Italie que par les voyageurs anglais. Il distingue les voyageurs superficiels des Philosophes et découvre que la régression intellectuelle de l'Italie est dûe à l'absence de libertés :  « Si l'on abolissait aujourd'hui l'Inquisition en Italie, demain l'on verrait paraître un nombre d'ouvrages excellents... » L'autre marchand, voyageant en Italie, trouve que Rome « n'est presque peuplée que de trois sortes de gens, de Moines, de Peintres et de Courtisanes. »
D'Argens, par le truchement de ses voyageurs, distribue louanges et blâmes aux républiques aristocratiques, avant Montesquieu il propose une classification des différents gouvernements. L'influence de Misson se décèle dans les lettres sur Turin, Venise, le miracle de St Janvier. A la manière de Voltaire, il trace un portrait de l'Italie qui devient symbole du mal. Elle est le pays de l'ignorance, de la superstition, du fanatisme, de l'immoralité et de l'intolérance. Elle incarne tout ce que l'époque française des Lumières combat.  Les Lettres Juives furent mises à l'Index en 1744. Un index alphabétique forme le tome VIII en entier.