Lot 24
  • 24

Statue, Bangwa orientaux ou Bamunam, Région de Batié, province du sud-ouest, Cameroun

Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description

  • Statue, Bangwa orientaux ou Bamunam, Région de Batié, province du sud-ouest
  • haut. 58 cm
  • 22 4/5 in

Provenance

Loed van Rijn, Amsterdam
Barry Kitnick, Los Angeles
Collection privée, Californie, USA
Acquis lors de la vente Sotheby's, New York, 25 mai 1999, n° 301

Literature

Reproduite dans:
Galerie Khepri (Loed van Rijn), Amsterdan, 1972, n°6
Harter, Arts Anciens du Cameroun, 1986, n° H.T.5

Condition

Good condition overall for an object of this type and age; worn surface as a result of prolonged exposure to the elements: age cracks and losses throughout; large age crack running along the abdomen; age crack on the back of the head; legs fragmentary, eroded below the knees, as visible on the catalogue illustration. Weathered light brown patina.
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Catalogue Note

Pierre Harter, qui l'a photographiée in situ, attribue cette statue aux Bangwa orientaux des royaumes des hauts plateaux de la région de Batié. Dans cette partie du pays Bamiléké, les Batié, Bamunam et Bangwa orientaux ont créé un style éminemment expressionniste, dont cette sculpture témoigne avec force.  

Bouche largement ouverte, joues gonflées, oreilles triangulaires, cou arqué, ventre gravide signifiant à lui seul la féminité de la représentation..., dans la plus pure veine expressionniste, le sculpteur a poussé chaque trait à son paroxysme. La dynamique des formes et des lignes, jouant sur l'opposition entre les volumes pleins et les espaces négatifs, offre paradoxalement une composition parfaitement équilibrée, où chaque élément prend à force égale possession de l'espace.

Le geste - mains portées de part et d'autre du menton - symboliserait la méditation et la sagesse (Harter in RMN, 1993 : 154). Il est couramment associé, dans les statuettes mu'po de la région de Batié, à représentation d'une femme enceinte, symbolisant "le rapport à la fertilité du groupe et de la terre appartenant à la chefferie" (idem : 152).

Très rares sont les statues mu'po de grande dimension, comme ici. Selon Harter (idem), "les mu'po plus grands ne danseraient pas mais seraient exposés dans la cour de la chefferie la semaine précédant le nggu, pour frapper l'opinion. Au contraire, R.P. Albert (1937 : 216) les auraient vus danser à Bandjoun, tenus dans les bras d'un chef de groupe". Elles seraient dès lors liées à la puissante société du ku'n'gan, exerçant un rôle à la fois religieux, agraire et magique.