Lot 27
  • 27

Attribué à David Vinckboons

Estimate
100,000 - 120,000 EUR
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Description

  • David Vinckboons
  • La kermesse de la Saint-Georges
  • Huile sur panneau

Provenance

Collection Victorien Sardou (1831-1908);
Resté par descendance dans la famille de l'actuel propriétaire.

Condition

The painting is in remarkably good overall condition. The panel is made of two boards, not cradled. The paint surface looks very nice and well preserved. There is no restoration visible to the naked eye. UV light: Under a green uniform varnish. No visible restoration.
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Catalogue Note

La composition de notre tableau est particulièrement célèbre. On en compte en effet un grand nombre de versions1, mais celle que nous présentons apparaît comme l'un des témoignages les plus fins et aboutis d'un original perdu de David Vinckboons, connu par un dessin préparatoire réalisé en 1602 (Copenhague, Statens Museum for Kunst, Cabinet des Estampes). 

Fils et élève de l'aquarelliste Philips Vinckboons, David Vinckboons s'installa dès 1602 à Amsterdam où il se fit rapidement connaître pour ses talents de peintre, perpétuant la tradition flamande des paysages animés et des scènes de kermesse établie par Pieter Brueghel l'Ancien. Ces kermesses se présentaient comme de grands rassemblements populaires le jour de la fête d'un saint et étaient destinées à commémorer la fondation d'une église. Une inscription sur l'oriflamme de l'auberge dans certaines autres versions permet d'identifier la scène : 'Die Boere Kermis' ou 'Boter Kermis'. Il s'agit de la foire au beurre ou kermesse de la Saint Georges qui avait lieu au printemps, au moment où le bétail partait en pâture, donnant un excellent lait, et par conséquent un beurre de grande qualité à une époque où sa consommation était un luxe.

Les multiples figures qui animent la composition jouent ici un rôle essentiel. Ce sont elles qui organisent l'espace et offrent un regard critique sur la société et ses valeurs morales. En effet, ces réjouissances étaient l'occasion de rondes et de danses prenant parfois un tour licencieux, contrastant avec les jeux innocents des enfants. Par ailleurs, au-delà de l'approche proprement breughelienne qui focalise l'attention du spectateur sur le milieu paysan, Vinckboons intègre aussi dans ses kermesses des personnages plus élégants issus de la classe privilégiée. Ainsi, du plus prospère au plus humble, chacun prend une part active aux festivités.

Notre tableau se trouvait dans l'ancienne collection de Victorien Sardou, grand auteur dramatique français ayant connu la gloire au théâtre après des débuts plus difficiles. On lui doit notamment Nos intimes, La Famille Benoiton, Nos bons villageois, Patrie, La Haine, Rabagas en 1872, Daniel Rochat en 1880, Thermidor en 1891. Il combinait dans son oeuvre les trois genres classiques - comédie de caractère, de moeurs ou d'intrigue - avec le drame bourgeois. Il fut élu à l'Académie en 1877 et reçu un an plus tard. Il est intéressant de constater que cette scène de kermesse imaginée par Vinckboons répondait d'une certaine manière parfaitement à l'attrait de Sardou pour le thème de la satire sociale également traité dans ses pièces.

1. Parmi ces versions, sur panneau ou sur cuivre, citons entre autres celle du Herzog Anton Ulrich-Museum de Brunswick (panneau, 115 x 141 cm, daté 1608), celle du Koninklijk Museum d'Anvers (panneau, 110 x 167 cm, monogrammé et daté 'Dv ft. 1610'), et celle de la collection Ferdinand Bonaventura, Vienne (cuivre, 44 x 71 cm).
2. K. Goossens, David Vinckboons, Soest, Pays-Bas, 1977, no. 30, p. 64, reproduit. La gravure qui en a été tirée par Nicolas de Bruyn a été publiée la même année, puis rééditée par Claes Visscher en 1634.