Lot 8
  • 8

Joan Mitchell

Estimate
600,000 - 800,000 EUR
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Description

  • Joan Mitchell
  • Barge Péniche
  • huile sur toile
  • 220 x 202,5 cm; 86 1/2 x 79 3/4 in.
  • Exécuté en 1975.

Provenance

Galerie Jean Fournier, Paris
Acquis directement auprès de celle-ci par le propriétaire actuel

Exhibited

Nantes, Musée des Beaux-Arts, Joan Mitchell - Oeuvres de 1951 à 1982, 1994, catalogue publié en association avec la Galerie Nationale du Jeu de Paume, illustré en couleurs p.45

Condition

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Catalogue Note

oil on canvas. Executed in 1975.

La permanence de certaines couleurs : bleu, jaune, orange, remonte à mon enfance : j'ai vécu à Chicago et pour moi bleu c'est le lac. 
Joan Mitchell dans Eighty Magazine, 1993

 

Je porte mes paysages avec moi. 
Joan Mitchell dans Marcia Tucker, Whitney Museum of American Art, Joan Mitchell, New York, 1974



Joan Mitchell se positionne très vite entre un «naturalisme optique» et une «improvisation abstraite», renouvelant ainsi toutes les influences des expressionnistes abstraits pour tracer son propre chemin.

La couleur était la charge vitale dont Mitchell dépendait pour «survivre»... Sa palette fut dès le début, à la fois riche et immuable : rouges, jaunes et bleus primaires, verts, orange et violets secondaires, blancs et noirs prédominaient. Jusqu'aux années 1970, cependant, l'artiste avait souvent l'habitude de ternir ces teintes en cours de travail. Mais à partir des années 1970, elle se mit à traiter ses couleurs préférées, comme une jardinière plante un parterre de fleurs, en les associant étroitement entre elles ou les entassant les unes sur les autres, pour rehausser leur éclat discordant ou leur vibrante obscurité. Avec un élan toujours plus ample, une brosse toujours plus agressive, Joan Mitchell donne à ses tableaux une dimension épique. Cette liberté reste encadrée. De 1970 à 1975, «les œuvres jouent sur un thème commun, qui est celui de l'espace et de sa clôture : champ, aire, territoire. Dialectique de l'ouvert et du fermé, ou ce qui est saisi comme infini l'est dans l'infini de l'œil, et où, au fini de l'œil, correspond l'enclos du chassis» (Michel Waldberg, Joan Mitchell, Paris, 1992). L'illimité devient le vide où surgit la forme.


«Je suis très influencée par ce que je vois dehors, la lumière, les champs... Dans tous mes tableaux, il y a les arbres, l'eau, les herbes, les fleurs....mais pas directement: l'eau par exemple, c'est la Seine, c'est le lac Michigan aussi... C'est plutôt le sentiment que j'ai pour ces choses» (Joan Mitchell, Eighty Magazine, 1993). A l'intérieur du territoire pictural, simultanément offert et interdit s'agrègent et s'accumulent, parfois se dissolvent, les formes caractéristiques de cette période: rectangles approximatifs, rongés par le temps, rectangles où se concentre, où se disperse aussi, toute la diversité du monde, sa beauté, fragile, éphémère, et qui se cristallise dans la toile.


C'est bien dans un territoire que Barge péniche se déploie, ode à la vie, mêlant tous les bleus du monde, opaques et transparents à la fois.

Tableau-bateau, il semble naviguer entre des mers tour à tour calmes et démontées, associant mauves, bleus et blancs en un concert de couleurs idylliques. Barge péniche clôt un cycle. Œuvre quasi finale de la série des territoires, elle flotte autant qu'elle tangue sur une mer / mère sentimentale.

 

Pastorale furieuse.

Fig.1. Joan Mitchell, portrait, circa 1962. - © D.R.

Fig.2. Joan Mitchell, Mooring, 1971, (huile sur toile, 241.3x180.3cm), Museum of Art, Rhode Island School, Providence; don de Bayard et Harriet K.Ewing. - © D.R.

Fig.3. Joan Mitchell, Blue Territory, 1972, (huile sur toile, 260x180cm), Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, New-York; don de Seymour H.Knox, Jr, 1972. - © D.R.