Tête, Ekoi/Ejagham, région de la Cross River, Nigeria

Avec une hardiesse saisissante, le visage s'étire à angle droit, le front sphérique et l'oreille s'inscrivant avec force dans l'espace, le plan de la bouche projeté en avant, langue tirée. A l'inverse, les plans inclinés et les courbes tendues conduisent le regard très en profondeur, accentuant dans les yeux exorbités l'intensité de l'expression. L'arrière de la tête est serti de chevilles en bois. Patine naturelle.

Collectée in situ par Philippe Guimiot en 1968

Wear consistent with age and use within the culture. Open loss on the back of the head. The patina and the wooden nails show that the head was once covered with animal skin. The left ear is broken, missing.
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La patine naturelle de cette ancienne tête indique à l'évidence qu'elle était à l'origine recouverte d'une peau, fixée par les chevilles de bois conservées à l'arrière de la tête. Les trous percés à la base servaient selon toute vraisemblance à la fixer sur une base en osier, permettant de la porter en cimier.

Nicklin et Salmons (in RMN, 1997 : 158-167) soulignent que dès 1912, les cimiers Ejagham (Ekoi ; région de la Cross River) sont mentionnés dans l'ouvrage de Talbot, en remplacement "des têtes d'ennemis fraîchement décapitées, que les vainqueurs portaient autrefois". Ils sont utilisés dans le cadre des puissantes sociétés secrètes, masculines ou féminines - notamment ekpe -, répandues dans toute la région, le plus souvent lors de funérailles.