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Le Temps déborde. manuscrit autographe signé. 1946.
Description
- Eluard, Paul
- Le Temps déborde. manuscrit autographe signé. 1946.
24 novembre 1946) ; En vertu de l'amour (un f., 27 novembre 1946) ; 28 novembre 1946 [jour de la mort subite de Nusch] : « Nous ne vieillirons pas ensemble. Voici le jour en trop : Le Temps déborde. Mon amour si léger prend le poids d'un supplice » (2 ff.) ; Les Limites du malheur (un f., une rature) ; Ma morte vivante (2 ff., 2 corrections) ; Négation de la poésie (2 ff., 3 vers remaniés) ; Notre vie [1] (un f., 2 vers très corrigés, à 2 reprises pour donner la version définitive) ; Notre vie [2] ; 2 vers sur un f. ne figurant pas dans l'édition originale « Rien comme on dit faillir rien comme on dit suicide / Rien comme on dit privé d'amour ou de raison » ; Dorée signé Didier Desroche (un f.) ; Ni figure pas Vivante et morte séparée (trace de 2 feuillets découpés, probablement ceux contenant ce poème), remplacé par Dit de la force de l'amour, signé Paul Eluard (2 ff.). Ce poème daté du 13 avril 1947 a paru dans « Poèmes politiques » en 1948 dans Après.
Ce manuscrit semble être une mise au net comme le montre le poème Négation de la poésie dont trois vers sont totalement corrigés et donnent la version définitive du poème. Cependant Notre vie figure avant Dorée, un poème manque alors qu'un autre poème provenant d'un autre recueil figure ici.
Cahier demi-percaline rouge à coins. Traces de déchirures marginales avec petits manques de papier, probablement dans le but d'arracher certaines pages, à partir de Notre vie [2] n'atteignant pas le texte (4 ff.).
Dédicace à l'encre légèrement différente de celle publiée « A J. et A., qui ont tout fait pour dissiper la nuit qui m'envahit. Didier Desroche ». Eluard a biffé « sortir » pour le remplacer par « dissiper » et il manque «derniers reflets de mes amours» figurant dans l'édition originale. Il a ajouté, sans doute postérieurement sous la dédicace, au crayon violet : « (sauf l'exemplaire n°1, destiné à ces deux amis, je n'ai dédicacé aucun exemplaire de ce livre). Paul Eluard ». Cet exemplaire est aujourd'hui à la BnF grace au don de Jacqueline Trutat.
Literature
Catalogue Note
Alors qu'il se trouve en Suisse, le 28 novembre 1946, Nusch meurt subitement foudroyée par une hémorragie cérébrale. Eluard ne s'en remettra pas. Détruit, il tente à plusieurs reprises de se donner la mort. Ses amis Alain et Jacqueline Trutat - auxquels ce recueil est dédié - l'épaulèrent dans cette épreuve épouvantable. Ils vinrent habiter chez lui. Peu à peu, et grâce à l'amour de Jacqueline, Eluard reprendra goût à la vie. Il lui dédiera un magnifique recueil de poésie qu'il intitule Corps mémorable.
Le Temps déborde, qu'Eluard signera du pseudonyme Didier Desroche, utilisé une seule fois, parait en 1947 aux Cahiers d'Art illustré de onze photographies de Nusch par Man Ray et Dora Maar. Les quatorze poèmes de ce recueil sont répartis en deux groupes, avant et après la mort de Nusch.
La pléiade mentionne un manuscrit de travail appartenant à L[ucien] S[cheler], mais ne semble pas avoir eu connaissance de celui-ci.