10 lettres ou billets à Léon-Paul Fargue. 1917-1919.

Le ton est amical, spontané, le style souvent télégraphique. Les sujets littéraires [Gide et la polémique des "Ecrits Nouveaux"] alternent avec des déclarations intimes : "Je t'embrasse tout de suite, abruti et noirci de soleil".
Le ton est parfois celui des Dadaïstes que Cocteau voit à cette époque [la rupture aura lieu en 1920]: "Je reste couché des heures à demi dans l'eau avec le sourire la dent qui passe et l'oeil des crocodiles".
Dans une lettre, il fait allusion au Potomak "regardez bien Potomak c'est un livre profondément triste et le drôle n'y est qu'une forme de pudeur" (25 septembre, 2 p. in-8).
Certains billets sont vraisemblablement écrits sous l'influence de stupéfiants. D'autres révèlent une amitié vive qui a échappé aux biographes de Cocteau : "Toi, je t'aime" ou dans une autre il l'invite à le rejoindre au Piquey "Prépare vers moi ton raid en vendant quelques Tancrèdes (...) Ton absence a brisé ma vie". 
Cocteau donne une amusante définition des "mauvaises moeurs" dont il était déjà soupçonné: " Si tromper ses maîtresses avec des camarades compte comme mauvaises moeurs, j'accepte volontiers qu'on m'en accuse".