Lot 132
  • 132

Voyage au bout de la nuit. Paris, Denoël et Steele, 1932.

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Céline, Louis-Ferdinand
  • Voyage au bout de la nuit.Paris, Denoël et Steele, 1932.
édition originale. In-12 (180 x 118 mm).



double envoi autographe signé :
- Le premier à l'encre noire au haut du faux-titre : "À mons. René-Louis Doyon. Hommage de l'auteur. Louis Céline".
- Le second à l'encre bleue au bas du faux-titre et la page vis à vis : "Neuilly Oct. 51. On va traverser le bois de Boulogne pour s'en aller mon Dieu où ? Voyager, chercher la belle vue, le bel air (...) à Pascaline à Paul  ! au Revoir ! Comme on le pense et vous embrasse ! Voyage en Douleur C'est tout ! Bises contre bises ! Louis ». Lucette, la compagne de Céline, a également signé l'envoi.



tirage : exemplaire hors commerce sur alfa, marqué K.



reliure postérieure signée de jules van west. Maroquin janséniste  violine, dos à nerfs, titre doré, non rogné, tête dorée, couverture et dos. Chemise et étui. Parfait état de conservation.



 

Provenance

René-Louis Doyon (envoi)--Paul et Pascaline Marteau.

Catalogue Note

René-Louis Doyon (1885-1966), dit « le Mandarin », fut critique littéraire, libraire et éditeur. Il ouvrit sa propre librairie en 1917, à l'enseigne de La Connaissance, titre qu'il reprit pour sa maison d'édition fondée en 1918 et pour la revue qu'il créa en 1920. Après 1923, cette revue prit le nom de Livrets du Mandarin. Il écrivit plusieurs articles sur Céline, dont Céline pas mort en 1957, ainsi que Céline et les prix Nobel, en 1963. Il était aussi un intime de Denoël. Ce dernier lui racheta son fonds d'édition pour éponger ses dettes et l'employa comme lecteur jusqu'à la guerre.
Après sept années d'exil au Danemark, le 1er juillet 1951, Céline et sa compagne Lucette Almanzor furent autorisés à rentrer en France. Ils furent accueillis chez Paul et Pascaline Marteau, à Nice d'abord, puis à Neuilly jusqu'à ce que Céline et Lucette trouvent leur logement définitif à Meudon, en septembre 1951. Paul Marteau était l'héritier du fabricant de cartes à jouer marseillais Grimaud et fut le dernier « cartier » traditionnel français. Riche et influent, Paul Marteau intervint pour que l'avocat Tixier-Vignancour prenne la succession d'Albert Naud et délivre enfin l'écrivain de son exil danois. 
René-Louis Doyon était ami du couple Marteau, auquel il a vraisemblablement donné l'exemplaire. "C'est chez un de mes amis qu'il passa les premiers jours de son retour avant son installation à Meudon" (Les Livrets du Mandarin, octobre 1963).
Le volume comporte également des annotations et des marques de lecture au crayon, sans doute de la main de René-Louis Doyon, aux premières pages du texte : p. [10] : « Je me pensais. Croisade apocalyptique. Puceau de l'Horreur. »