Lot 83
  • 83

6 portraits au crayon noir, au verso d'un menu. [Montréal], 9 mai 1942.

Estimate
5,000 - 7,000 EUR
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Description

  • Saint-Exupéry, Antoine de
  • 6 portraits au crayon noir, au verso d'un menu.[Montréal], 9 mai 1942.
In-folio (456 x 306 mm). Les dessins sont au crayon noir, au verso d'un menu du restaurant montréalais Café Martin, The Flamingo Room, illustré de flamants roses.
Quelques taches claires et piqûres.

Provenance

Inédits, et inconnus du recueil Dessins, Aquarelles, plumes et crayons, catalogue établi par Delphine Lacroix en 2006.

Condition

Quelques taches claires et piqûres.
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Catalogue Note

Le talent de dessinateur de Saint-Exupéry est indubitable lorsque l'on voit ces six croquis pris sur le vif dans un restaurant de Montréal : d'un coup de crayon vif et sans aucune hésitation, il capture l'essence de chacun des personnages, dont l'identité reste inconnue.
Saint-Exupéry, qui vit aux Etats-Unis depuis 1940, se rend au Canada sur la demande de son éditeur canadien (éditeur de Courrier Sud, Vol de Nuit, Terre des Hommes en éditions pirates). Il y entre sans visa le 28 avril 1942, pour une durée de 48 heures. Il doit y donner deux conférences et rentrer à New York. Il s'installe au Windsor. Mais le 30 avril, jour de son départ, les autorités canadiennes découvrent que son visa n'est pas en règle, et menacent de l'immobiliser durant six mois. L'interdiction de sortie durera cinq semaines, durant lesquelles Saint-Exupéry tourne dans sa chambre d'hôtel comme un lion en cage, écrit des lettres et fulmine contre tous, travaille sur Citadelle, imagine une conspiration contre lui, un "complot gaulliste", et tombe malade durant deux semaines.
C'est durant la première semaine de sa "captivité" qu'il croque ces portraits de ses voisins de table, familiers de l'hôtel peut-être, ou invités de ses conférences ?
Il obtient l'autorisation de sortie fin mai 1942, et n'a maintenant de cesse de réintégrer l'armée et de piloter. Il y parvient un an plus tard, presque jour pour jour. Il ne lui reste plus alors qu'un an à vivre.
Ces portraits, à l'inverse de la plupart des portraits d'après nature et caricatures de la main de Saint-Exupéry, ne portent nulle trace d'ironie ni d'outrance. Ils s'attachent plutôt à dégager de leurs modèles l'essence, le caractère et l'humanité.