Die traümenden Knaben. Leipzig, Kurt Wolff, 1917.

In-4 oblong (240 x 275 mm).



illustration : 8 lithographies en couleurs par Oskar Kokoschka et 3 lithographies en noir et blanc, celles de la dédicace, du titre et du plat supérieur.



tirage : exemplaire n° 93, sans justification de tirage.



cartonnage d'éditeur. Toile écrue, broché à la chinoise par un cordon noir, avec une vignette tirée en noir sur le plat supérieur.

The Artist and the book, 147.

Die Traümenden Knaben (Les Garçons rêveurs) est la première oeuvre graphique du peintre Oskar Kokoschka (1896-1980) et s'inspire, avec une crudité inhabituelle, de l'amour qu'il éprouva pour une jeune Suédoise. De 1903 à 1909, Kokoschka suivit les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne et eut pour professeur Gustav Klimt qui repéra très vite le talent remarquable du jeune homme. Klimt préparait la première Kunstschau (Spectacle d'art), manifestation organisée par les artistes de la Sécession scellant l'union des beaux-arts et des arts décoratifs, dans le but de créer un environnement esthétique total. 
Agé de 22 ans, Kokoschka faisait une entrée remarquée dans le groupe de Klimt et exposa Die Traümenden Knaben au Pavillon de la Sécession Viennoise dans une salle entièrement consacrée à son oeuvre. Les images fiévreuses associées à la personnalité sulfureuse du jeune artiste lui donnèrent le surnom d'Oberwildling, le plus sauvage de tous. Kokoschka évoquait les affres de la puberté en mettant en scène un loup-garou assimilé à Eros. Les personnages adolescents, héros d'un autre âge aux corps schématisés, étaient placés sur des aplats colorés sans souci de perspective. "Rien ne manque à ce Barnum de l'art, écrivait un journaliste hargneux, pas même la cage aux fauves". 
L'ouvrage, tiré à 500 exemplaires en 1908, se vendit fort mal et les invendus furent rachetés par Kurt Wolff qui, en 1917 les fit relier à nouveau en y ajoutant une étiquette de justification au troisième plat de couverture.