Lot 64
  • 64

Alcools. Poèmes (1898 - 1913). Paris, Mercure de France, 1913.

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
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Description

  • Apollinaire, Guillaume
  • Alcools. Poèmes (1898 - 1913).Paris, Mercure de France, 1913.
édition originale. In-12 (198 x 150 mm).



illustration : portrait-frontispice cubiste d'Apollinaire par Picasso.



tirage : exemplaire n° 20, un des 23 sur Hollande, seul grand papier, avec le paraphe du poète à la justification.



5 corrections manuscrites à l'encre aux pages 71, 77, 92, 110 et 189.



envoi autographe signé : "à Jean Laboureur, son ami, Guillaume Apollinaire", à l'encre noire sur le premier feuillet blanc.



reliure signée de huser. Maroquin noir janséniste, dos lisse, gardes de veau rose bordé d'un listel doré, tranches dorées sur témoins, couverture et dos. Etui.
Exemplaire à toutes marges, complet de ses témoins.
Quelques rousseurs sur les témoins.

Provenance

Jean-Emile Laboureur (envoi) - Jacques Guérin (Paris, 4 juin 1986, lot 67).

Literature

Apollinaire. Oeuvres en prose, Bibliothèque de la Pléiade, II, p. 612 - Jean-Emile Laboureur, Livres illustrés, t. II, p. 599.

Catalogue Note

Alcools renferme parmi les plus beaux poèmes d'Apollinaire, rédigés depuis 15 ans, comme "La Chanson du mal aimé", "Le Pont Mirabeau" et bien d'autres.  Apollinaire ajoutera au dernier instant "Zone" qu'il écrivit en octobre 1912 chez la mère de la femme de Picabia, Gabrielle Buffet. Au même moment, il supprime la ponctuation sur les épreuves : "Le rythme même et la coupe des vers, voilà la véritable ponctuation" écrit-il à Henri Martineau. Michel Butor, dans Monument de rien, écrit à ce sujet : "Le vers redevient chez lui cette "ligne parfaite" dont parlait Mallarmé, l'unité auditive, orale, se transposant naturellement dans le volume en unité visuelle ou de lecture". "Dès lors, les premiers vers de la Chanson diffusent mieux le silence, le halètement, la stupeur et l'oubli" (Daniel Oster in : Guillaume Apollinaire. Poètes d'aujourd'hui, Seghers, p. 105 et s.).
Le peintre-graveur Jean-Emile Laboureur (1877-1943) était proche de Guillaume Apollinaire et de Marie Laurencin. Il les rencontra une première fois lors d'un voyage en Allemagne en 1897. De retour à Paris, en 1912, il reprend contact avec eux et commence à illustrer des livres. Apollinaire le tenait pour un des plus grands graveurs de son époque : "Les bois de Laboureur ont de la puissance, ils sont un peu nus. Les recherches de cet artiste s'apparentent à celles des peintres les plus modernes. Il y a ici une volonté de nouveauté qu'il faut signaler", écrit-il dans l'Intransigeant du 18 novembre 1913 à propos du Salon d'Automne. "Si vous voulez, lui écrivit Apollinaire en 1916, nous pourrions faire quelque chose ensemble. Vous avez fait des progrès inouïs". Apollinaire lui fait alors parvenir un exemplaire dactylographié de son drame en trois actes Couleurs du temps. En octobre 1918, Laboureur envisagea quelques planches mais la mort du poète mis un terme à ce projet.