Lot 26
  • 26

Une lettre de Marie Leszczynska au duc de Penthièvre. [Versailles], A 2 heures [1754 ?].

Estimate
2,500 - 3,500 EUR
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Description

  • Leszczynska, Marie
  • Une lettre de Marie Leszczynska au duc de Penthièvre. [Versailles], A 2 heures [1754 ?].
Fille de Stanislas Leszczynski, roi de Pologne déchu, Marie Leszczynska épouse Louis XV en 1725. Elle a 22 ans, Louis XV en a 15. L'annonce du mariage fait scandale : on se récrie sur les origines de la famille Leszczynski. Élisabeth-Charlotte, sœur du défunt Régent, qui pensait asseoir sa fille aînée sur le trône de France, déclara : « J'avoue que pour le Roi, dont le sang était resté le seul pur en France, il est surprenant que l'on lui fasse faire une pareille mésalliance et épouser une simple demoiselle polonaise, car (...) elle n'est pas davantage, et son père n'a été roi que vingt-quatre heures. » Marie eut beaucoup à souffrir des infidélités et des absences fréquentes du roi. Elle lui ferma, par principe et par dépit, définitivement les portes de sa chambre en 1744.

Catalogue Note

2 ff. petit in-4 (une page de 228 x 180 mm). Datée A 2 heures. Adressée A mon cousin le duc de Penthievre. Cachet armorié de la reine sur cire rouge.
« Je sais toute l'horreur de ce que je fais, il est affreux pour moi d'adjouter a votre peine mais je ne puis faire autrement, on m'a priée de demander au Roy le Pavillion des thuilleries bien entendu si vous ne voulez pas le garder. je devais vous en faire la question, mais j'étais trop ocuppée de votre malheur je puis meme dire du mien, je l'ay oubliée, et comme d'auttres pourrait le demander je ne veux pas leur en laisser le temps. Ne vous tourmentez pas a me faire d'autre reponse que oui ou non, ce que je vous demande c'est de compter pour ma vie sur ma tendre amitié pour vous ».
Une exceptionnelle lettre, importante et navrante, montrant l'épouse du roi aux abois devant les revendications des maîtresses du roi. Non datée, la lettre peut l'être des jours qui suivirent la mort en couches de la duchesse de Penthièvre, disparition qui libérait un appartement des Tuileries. Les places dans les résidences royales surpeuplées étaient terriblement convoitées et faisaient l'objet de calculs et intrigues sans scrupules à la cour. Celui des Penthièvres fut particulièrement convoité par le roi, car il communiquait par un escalier dérobé avec son cabinet de travail... Marie Leszczynska se défend comme elle peut en transmettant la demande du roi, tout en laissant percer son souhait que le duc, endeuillé, s'oppose à quitter sa place, une réponse qu'elle sait être quasiment impossible devant la volonté royale.