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Lettres d'une Péruvienne. Paris, Duchesne, 1752.
Description
- Graffigny, Françoise de
- Lettres d'une Péruvienne.Paris, Duchesne, 1752.
illustration : 2 titres-frontispices et 2 frontispices.
reliure de l'époque. Veau fauve marbré, dos orné, tranches rouges. Angles de la reliure frottés.
Un exceptionnel exemplaire des Lettres d'une Péruvienne, qui porte cet envoi de Françoise de Graffigny, son auteur : de la part de la tres humble et tres obeissante servante l'auteur.
Provenance
Literature
Catalogue Note
En 1751, Françoise de Graffigny est déjà une personnalité de la culture littéraire féminine reconnue. En 1750, la première représentation de Cénie en a fait une femme célèbre. Les amateurs de romans épistolaires attendent une suite à ses Lettres d'une Péruvienne ; devant l'insistance de son imprimeur Duchesne, qui réclame de nouvelles lettres pour une édition augmentée et illustrée, l'auteur travaille ardemment.
Aristocrate de peu de moyens, Françoise de Graffigny a dû travailler pour pouvoir écrire. Née à Nancy, elle est mariée à un officier au service du duc de Lorraine. Liée à la cour de Lorraine par son meilleur ami, Devaux, lecteur de Stanislas Leszczynski, et par son amant, fils d'Henri Desmarest, musicien à la même cour, elle sait créer et vendre des pièces de théâtre pour les courtisans de François de Lorraine et sa femme, couple impérial depuis 1745. La pension qu'elle reçoit pour ses écrits s'accroit avec le succès qu'elle suscite après les publications des Lettres en 1746 et de Cénie en 1750.
Madame de Graffigny entretient sa vie durant des relations avec les Lorrains : Saint-Lambert, le prince de Beauvau, les Rohan-Chabot comptent parmi ses meilleurs amis. Elle fréquente les archiducs de la cour, qui lui passent des commandes de pièces. Elle reçoit également une pension de l'empereur d'Autriche, François, ancien duc de Lorraine, pour qui elle écrit aussi.
Charles-Alexandre de Marsan de Lorraine, à qui elle envoie cet exemplaire de sa toute nouvelle production, est le frère de l'empereur, spectateur à la cour impériale, et sans doute commanditaire d'oeuvres théâtrales comme l'indique la formule utilisée par l'auteur.