Lot 1
  • 1

Lettre autographe signée d'Henri de Navarre. [Juin-septembre, 1584].

Estimate
10,000 - 15,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • Henri de Navarre, futur Henri IV
  • Lettre autographe signée d'Henri de Navarre.[Juin-septembre, 1584].
Une page sur un feuillet double in-folio (333 x 218 mm), à l'encre brune sur papier vergé, adressée "A la Royne mere du roy monseygneur".
Marques de pliure. Le deuxième f., vierge, a été coupé, partiellement restauré, sans manque.

Literature

Berger de Xivrey, Recueil des lettres missives de Henri IV (1843-1858), vol. I (1562-1584).

Condition

Marques de pliure, marge gauche vierge fragile, sans atteinte au texte.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Catalogue Note

L'année de l'effroi : 1584. Henri de Navarre « roi des Huguenots » devient seul héritier possible de la Couronne.
Le 10 juin 1584, meurt François d'Alençon, duc d'Anjou, le dernier fils d'Henri II, cadet maladif de ses trois frères royaux, François II, Charles IX et Henri III. Henri III est alors au pouvoir. Le nouveau dauphin légitime devient Henri de Navarre, l'inadmissible prétendant au trône, «l'hérétique», le très-protestant fils de Jeanne d'Albret, nièce de François Ier, et d'Antoine de Bourbon, descendant de Saint-Louis. Cette nouvelle donne, loin de calmer les esprits, ravive la haine entre catholiques et protestants. Dans un contexte politique et religieux des plus mouvants, Henri le Béarnais est devenu le seul allié politique intérieur de Catherine de Médicis qui, menacée de tous côtés, par l'Espagne, les Guises, la Suisse et la Savoie, opère un revirement total de sa politique, et veut s'allier Henri de Navarre contre l'ennemi commun.
Les espérances des Guises, ravivées par l'ouverture de la succession, se sont effondrées. Les catholiques ont repris les armes. Le Languedoc reprend confiance et combativité.
L'année est donc marquée par une intense activité politique. Les lettres de la Reine mère sont adressées en priorité à son fils le roi Henri III. Les lettres à elles adressées le sont par le roi tout d'abord, puis par le maréchal de Damville, gouverneur du Languedoc. En troisième position, celles des secrétaires d'Etat Bellièvre et Villeroy, puis les princes de Savoie, et le maréchal de Matignon. Grâce à Bellièvre, début 1584, elle obtient d'Henri de Navarre une alliance défensive contre l'Espagne. Mais le roi du Béarn reste un allié plus que fragile, un protestant qui, d'un jour à l'autre peut faire basculer les alliances en appelant l'Angleterre et les princes luthériens, ou en se laissant tenter par les avances que lui fait son voisin Philippe II d'Espagne qui, conscient de traiter avec un futur roi, lui promet un vaste royaume comprenant Sud-Ouest et Languedoc. C'est bien le Languedoc qui est au centre du danger : Philippe II incite Henri à soulever le midi de la France, aux frais du roi d'Espagne... Et Catherine lui demande de le pacifier.
En mai 1584, Henri de Navarre organise son voyage en Languedoc avec le maréchal de Matignon.

Madame, nous nous sommes assemblés mr le marechal de Matygnon, mr de Belyèvre et moy pour aviser durant le voyage que je vay fayre au Languedoc par le commandement de sa majesté a tout ce quy se presante par deça pour le byen et servyce de sa majesté et le repos de ceste provynce.
Je vous suplye Madame, tenir la mayn (tenir le cap) a ceque sa majeste ayt agreable ce quy a este areste antre nous et y vueille pourvoyr comme aussi voulloyr croyre quyl nya ryen au monde que je desyre tant que l'heur et l'honeur de la bonne grace de vos majestes aynsy que Jay donne charge aux srs de Clervant et de Chassyncourt vous dyre plus particulyerement lesquels yls vous plera croyre comme vous voudryez fayre.
Vre tres humble et tresobeyssant sujet fyls et servyteur. Henry.

L'assemblée des protestants à Montauban sera un réel succès, Bellièvre en témoignera aux souverains, et au mois d'octobre, Henri en fait le compte-rendu à Henri III et à Catherine (Lettre a la Royne, mere du roy mon seigneur, Fonds des Cinq-cents de Colbert, Ms. 9, fol. 171 recto). 

Lettre inédite, et inconnue. On ne connait au total que quatorze lettres autographes d'Henri de Navarre à Catherine de Médicis, auxquelles s'ajoute aujourd'hui celle-ci.
La correspondance d'Henri IV a été compilée par Berger de Xivrey sur commande de l'Etat. Les 7 volumes de ce Recueil des lettres missives de Henri IV (1843-1858) rassemblent plus de 3 000 lettres, conservées dans les collections publiques et privées du monde entier. Seules 24 lettres, dont 14 seules de sa main, y figurent adressées par Henri à la reine régente, décédée en 1589, l'année de l'accession d'Henri au trône.