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Étienne Carjat (1828-1906)
Description
- Étienne Carjat
- Charles Baudelaire, matrice pour la publication Galerie Contemporaine, vers 1876
Provenance
Literature
Etienne Carjat, 1828-1906, Photographe, Paris, Musée Carnavalet, 1983, p. 206, ill. p. 46
Nadar, Les années créatrices: 1854-1860, Paris, Musée d'Orsay/ New York, Metropolitain Museum, 1994/95, ill. p. 85
Le vocabulaire technique de la Photographie, Paris, 2008, p. 289 - 292
Condition
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Catalogue Note
Etienne Carjat fait, sans doute, partie des grands photographes portraitistes parisiens du milieu du XIXe siècle. Esprit bohémien comme Nadar et également journaliste-caricaturiste avant de devenir photographe, il eut pour clientèle le monde des artistes comme Delacroix ou Courbet, des poètes et écrivains comme Hugo, Baudelaire, Zola, Verlaine et Rimbaud, des acteurs comme Frédérick Lemaître et des mîmes comme Charles Debureau. Après son apprentissage de photographe auprès de Pierre Petit, il ouvrit son propre atelier en 1861. Avec Nadar, il était le premier à utiliser le collodion qui donnait des résultats extrêmement précis. Son style de portraitiste s'exprime par une simplicité de la mise en valeur du personnage renonçant à tout accessoire afin de rendre une image vigoureuse et dense.
L'image de Charles Baudelaire prise vers 1862 et qui parut en 1878 dans la Galerie Contemporaine, est devenue le portrait le plus célèbre du poète. C'« est une grande épreuve qui n'a rien à envier aux portraits de Nadar, ni l'extraordinaire assise de la figure, ni le clair-obscur dramatique qui creuse les traits, donnant au regard une intensité presque insoutenable tant elle est douloureuse. » (Cat. Nadar, 1994, p. 84). Baudelaire désapprouvait fortement la photographie, mais comme le montrent ses carnets, il se rendit souvent chez Carjat qui est l'auteur de ses plus célèbres portraits. Baudelaire en dit: « Cela [le portrait] n'est pas parfait, parce que cette perfection est impossible, mais j'ai rarement vu quelque chose d'aussi bien. » (cité d'après cat. Carjat, 1983, p. 22).
L'objet offert ici est la matrice originale qui servit à la production des tirages en photoglyptie (Woodburytype) pour la Galerie Contemporaine publiée de 1876 à 1889 et de 1881 à 1884 par Goupil à Paris. Il s'agit d'une épreuve positive sur gélatine bichromatée qui présente après dépouillement à l'eau tiède, un léger relief proportionnel aux valeurs de l'image: fort dans les noirs et nul dans les blancs. Cette épreuve est ensuite moulée sur une plaque de plomb à l'aide d'une presse hydraulique excerçant une forte pression. Les noirs apparaissent alors en creux sur la plaque qui sert, finalement de matrice d'impression.
Il existerait une deuxième épreuve dans la collection Clayeux, à Paris.