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Matta
Description
- Matta
- I, SAID THE SPARROW
- signé Matta, daté 27 august 39., inscrit Chemillieu (en bas à droite) et inscrit Who Killed Cock Robin (inséré dans la partie gauche du dessin)
- crayons de couleur, crayon noir et mine de plomb sur papier
- 30,5 x 48,3 cm; 12 x 19 in.
Provenance
Acquis du précédent par le propriétaire actuel
Condition
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Catalogue Note
signed 'Matta', dated '27 august 39.', inscribed 'Chemillieu' (lower right), and inscribed 'Who Killed Cock Robin' (integrated in the left part of the composition), coloured crayons, black crayon and pencil on paper. Executed in 1939.
Fig. 1, Gordon Onslow Ford, Matta et Esteban Francés à Chemillieu, 1939, photographie de Elisabeth Onslow Ford Rouslin
Cette œuvre fut offerte par Matta à Elizabeth Onslow Ford Rouslin, la soeur de Gordon Onslow Ford. Moi, dit le Moineau, le titre de l'œuvre lui fut inspiré par la première ligne d'un vieux poème anglais, Qui a tué Cock Robin? Alors qu'elle séjournait en France entre 1938 et 1939, Elisabeth travaillait comme professeur d'anglais. Il ne fait aucun doute que c'est par elle qu'il eut connaissance du poème dont le titre est dissimulé dans la composition de l'œuvre.
Durant l'été 1939, Matta rejoint Gordon Onslow Ford, sa sœur Elizabeth et le reste du groupe des surréalistes au premier rang desquels André Breton, Yves Tanguy, Kay Sage et Esteban Francés au Château de Chemillieu où un an plus tôt Balthus a passé l'été. Centre d'expériences originales et foisonnantes, entre poésie, peinture et cadavres exquis, cet été-là purement phénoménal, est unique. Alors qu'hors les murs, Hitler envahit la Pologne, les artistes trouvent dans leur résidence estivale et aristocratique, un espace de liberté où prolonger leur démarche intellectuelle et artistique. Installés dans les différentes pièces du château transformées en ateliers, travaillant dans une atmosphère effervescente et harmonieuse, ils n'auront plus jamais l'occasion de renouveler l'expérience.
Au-delà de la technique de l'automatisme pur, l'insertion et les combinaisons de formes biomorphiques sont alors exemplaires de la création et du vocabulaire surréalistes. Elles le sont en particulier de l'œuvre de Tanguy et de Marcel Duchamp dont Matta lui-même dit qu'ils étaient à la fin des années 1930, les deux seuls artistes à vraiment compter pour lui (Uwe Schneede, Surrealism, Cologne, 1973, p.136). L'influence des paysages de Tanguy en particulier se retrouve dans les œuvres de jeunesse de Matta qui allait inventer l'expression 'Morphologies psychologiques' ou 'paysages intérieurs' pour qualifier son travail à la fin des années 1930.
C'est à cette époque que Matta crée quelques-uns de ses dessins et peintures les plus aboutis. Alors que la menace de la guerre, inévitable, pèse sur l'Europe, l'angoisse qui envahit Matta est le catalyseur et le déclencheur de sa retraite dans le monde du subconscient. Elle lui permet de séjourner dans un espace-temps sans limites, entre travaux sur papier et peintures sur toile. A la suite de sa retraite aux Etats-Unis en 1940, ses dessins marquent fortement les jeunes artistes qu'il y rencontre, Motherwell en particulier (avec lequel il part pour Mexico en 1941) et Gorky. Motherwell dira plus tard de ses œuvres sur papier, celles du début des années 1940, qu'elles sont « parmi les plus belles, sinon les plus œuvres du New York de ces années » (cité in "Matta aux Etats-Unis : Une note personnelle," Matta, Paris, Centre Pompidou, 1985, p. 23).
The present work was given by Matta to Elisabeth Onslow Ford Rouslin, Gordon Onlsow Ford's sister. Its title, I, said the Sparrow, is the first line of the old English poem Who killed Cock Robin?. During her time in France in 1938 and 1939, Elisabeth worked a a teacher of English, and Matta was no doubt introduced to this poem by her, the title of which is hidden in the composition of the present work.
During the summer of 1939, Matta joined Gordon Onslow Ford and his sister Elisabeth, along with a group of the surrealists including the André Breton and the artists Yves Tanguy, Kay Sage and Esteban Francés at the Château de Chemillieu, where Balthus had spent the previous summer. The summer was a magical one as the house became a hot bed of activities, poetry, painting, and the creation of cadavre exquis. In the world outside, Hitler invaded Poland, but here all of the artists were free to focus on their artistic and intellectual pursuits, working in a harmonious atmosphere, each in their different rooms set up as ateliers in the Chateau. They would not spend another summer in France together as a group.
In addition to employing the technique of automatism, the inclusion of biomorphic forms was central to the tenets of the Surrealists' vocabulary. Matta himself stated that the only artists who meant anything to him during the late 1930s were Tanguy and Duchamp (Uwe Schneede, Surrealism, Cologne, 1973, p. 136). Indeed, the influence of Tanguy's 'landscapes' can be inferred in the early works of Matta, who coined the term Psychological Morphology or Inscapes, the landscapes of the mind, for his own work of the late 1930s.
his most compelling drawings and paintings. As inevitable war loomed in Europe, Matta's increasing angst was the catalyst for his escape into the subconscious, allowing him to articulate his journey into limitless space and time on both paper and canvas. Following his move to the United States in 1940, his drawings greatly impressed the young artists he met there, in particular Motherwell (with whom he travelled to Mexico in 1941) and Gorky. Motherwell later considered his works on paper of the early 1940s to be amongst "the most beautiful, if not the most beautiful, works made in New York at this time". (cited in William Rubin, "Matta aux Etats-Unis: Une note personnelle", Matta (exhibition catalogue), Musée national d'art moderne, Paris, 1985, p. 23).