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Rare et exceptionnel microscope en bronze doré d'époque Louis XV, vers 1750, modèle réalisé sous la direction du duc de Chaulnes, le mécanisme attribué à Claude-Siméon Passemant et André Maingaut
Description
- Haut. 50,5 cm, larg. 26 cm, prof. 20 cm
- Height 20 in; width 10 1/4 in; depth 8 in
Provenance
Literature
bibliographie :
J-N Ronfort, "Science and Luxury : two acquisitions by The J. Paul Getty Museum", The J. Paul Getty Museum Journal, volume 17, 1989, pp.47-82
J. Faton, "L'univers familier des antiquaires", L'estampille l'objet d'art, n°263, novembre 1992, pp.28-35.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
G. Turner, Collecting microscopes, London, 1981
Condition
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Catalogue Note
Le duc de Chaulnes (1714-1769) joua un rôle principal dans l'évolution des sciences naturelles dans le courant du XVIIIe siècle. Astronome et physicien, il voua notamment un grand intérêt au developpement et la conception d'instruments scientifiques. Collectionneur passionné, il accumule dans son cabinet autant d'objets d'histoire naturelle que d'objets d'art . Il devient en 1743 membre honoraire de l'Académie des Sciences. Le duc de Chaulnes est l'auteur d'un article précédent le Quatrème Livre de l'Optique d'Isaac Newton concernant essentiellemnt l'étude des rayons lumineux. C'est dans ce contexte qu'il met au point, vers 1740-1745 un nouveau type de microscope fondé sur son invention récente : le micromètre. L'Histoire et Mémoire de l'Académie des Sciences (Paris, 1765) commente : "M. le duc de Chaulnes (...) s'était aperçu qu'au moyen du micromètre, qu'il avoit appliqué il y a plus de vingt ans au microscope, il pouvait distinguer très sensiblement la quatre millième partie d'une ligne". Outre l'exemplaire présenté, six autres microscopes dérivent directement de cette invention :
- Los Angeles, musée J.P. Getty (vente Sotheby's Monaco le 23 février 1986, lot 901)
- Paris, musée de l'Ecole Polytechnique
- Paris, musée National des Techniques
- Lille, musée des Beaux-arts
- Collection particulière (anciennes collections Rothschild à Vienne, puis Kunsthistoriches Museum puis vente Christie's Londres le 8 juillet 1999, lot 184 )
- collection privée européenne (ancienne collection Lopez-Willshaw, vente Sotheby's Monaco le 23 Juin 1976, lot 23)
Le duc de Chaulnes fut également à l'origine du cabinet consacré aux travaux d'optique au château de La Muette. Ce cabinet, on dirait aujourd'hui ce centre de recherche, fût édifié dans les jardin du château de la Muette et pris le nom de Pavillon d'Optique. Un certain nombre d'instruments appartenait au Roi et se trouvait dans le laboratoire de Dom Noël à l'abbaye de Saint-Germain des Prés avant son transfert à La Muette. Dom Noël, de la congrégation de Saint-Maur, en fut le garde officiel de 1759 à 1775. C'est également lui qui fit graver une série de planches représentant le microscope du modèle du duc de Chaulnes que possédait le Cabinet d'Optique (voir illustrations, fig. 3 et 4).
On sait par ailleurs que la marquise de Pompadour possédait également un microscope de ce modèle. Une annonce passée dans les annonces, affiches et avis divers du 13 août 1767 (BN V 28273) décrit un microscope dont la valeur nous ramène nécessairement à ce modèle : "un beau microscope provenant de la vente de Mad. la Marquise de Pompadour. Il est regardé comme un des plus beaux morceaux qu'on ai encore vu en ce genre. Il a été acheté 1200 liv. à ladite vente : on se contentera d'un petit bénéfice. il faut s'adresser au Sr. Laurent, chez le Sr. de Sève, Md de vin en gros, rue Tissanderie" (information Christian Baulez in Ronfort 1989, op. cit.)
L'attribution traditionnelle de cette série au mécanicien Alexis Magny (1712-1807) semble définitivement devoir être écartée (voir Ronfort, 1989, p.76) au profit de Claude Siméon Passemant et André Maingaut. Le nom de Passemant se trouve cité dans un texte de l'époque (J.T. Needham, Nouvelles observations microscopiques, Paris, 1750) comme le fabricant du microscope, notamment celui ayant adapté le micromètre au microscope ; il est aussi à l'origine de la réalisation des lentilles elles-mêmes. Maingaut quant à lui travailla d'abord dans le laboratoire du duc de Chaulnes. Il passa ensuite rapidement dans le laboratoire de La Muette avant de s'installer dans son propre atelier, rue Fromentau, il est probablement le fabricant du micromètre lui-même.