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Lettre autographe signée [à Marcel Mariën ?] ornée de 2 dessins originaux. S.l., 15 novembre [1952].
Estimate
10,000 - 12,000 EUR
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Description
- René Magritte
- Lettre autographe signée [à Marcel Mariën ?] ornée de 2 dessins originaux. S.l., 15 novembre [1952].
2 p. in-8, à l'encre bleue.
Lettre vraisemblablement adressée à l'artiste et écrivain belge Marcel Mariën (1920-1993), très proche de Magritte à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale, auteur de nombreux textes sur lui, jusqu'à leur rupture fracassante en 1962. Mariën fut également très proche des futurs situationnistes dont il est question dans la présente lettre, et voyageait beaucoup, ce dont Magritte semble se plaindre de son correspondant dans cette lettre.
Magritte annonce la parution du premier numéro de sa revue La Carte d'après-nature :"Le n° 1 comme d'habitude pour nos publications a rencontré un succès qu'on ne peut évaluer (...) Le n° 2 est encore à faire, le matériel dont je dispose actuellement n'est pas suffisant". Après avoir indiqué les publications auquelles il travaille, Magritte a porté sur la lettre deux superbes dessins originaux : "Voici deux idées qui ont servi à faire deux tableaux récents". Le premier représente une tête de face entièrement composée de chiffres ; le second, une porte au dessin très torturé, esquisse du tableau Le Modèle vivant (voir Catalogue raisonné, 791).
Lettre vraisemblablement adressée à l'artiste et écrivain belge Marcel Mariën (1920-1993), très proche de Magritte à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale, auteur de nombreux textes sur lui, jusqu'à leur rupture fracassante en 1962. Mariën fut également très proche des futurs situationnistes dont il est question dans la présente lettre, et voyageait beaucoup, ce dont Magritte semble se plaindre de son correspondant dans cette lettre.
Magritte annonce la parution du premier numéro de sa revue La Carte d'après-nature :"Le n° 1 comme d'habitude pour nos publications a rencontré un succès qu'on ne peut évaluer (...) Le n° 2 est encore à faire, le matériel dont je dispose actuellement n'est pas suffisant". Après avoir indiqué les publications auquelles il travaille, Magritte a porté sur la lettre deux superbes dessins originaux : "Voici deux idées qui ont servi à faire deux tableaux récents". Le premier représente une tête de face entièrement composée de chiffres ; le second, une porte au dessin très torturé, esquisse du tableau Le Modèle vivant (voir Catalogue raisonné, 791).
Catalogue Note
En octobre 1952 paraît le premier numéro de La Carte d'après-nature, revue fondée par Magritte et qui paraîtra irrégulièrement jusqu'en 1956, généralement sous la forme d'une carte postale, "la plus petite revue du monde" selon Jean Paulhan. Cette revue s'inscrivait dans la tradition des publications de petit format et de fabrication peu onéreuse comme Distances (1928), chères au surréalistes belges. Les collaborateurs de La Carte d'après nature faisaient partie de la garde rapprochée de Magritte et rassemblaient tous les grands noms du surréalisme belge de l'époque : Colinet, Scutenaire, Irène Hamoir, Lecomte, Mariën et Mesens. Un fort esprit d'improvisation en gouvernait la gestion : " L'idée d'un nouveau numéro de cette revue ("si j'en crois ma "doctrine") ne dépend pas d'une volonté que nous aurions de la connaître à tout prix : il semble que l'idée soit imprévisible et que c'est à cette condition qu'elle ait quelque valeur "(lettre à Ernst Junger, 15 septembre 1955).
Cette lettre annonce enfin la naissance de l'Internationale Lettriste, dont Magritte vient de recevoir les fondateurs (Guy Debord, Gil Wolman, Jean-Louis Brau et Serge Berna) en rupture avec les Lettristes et leur chef Isidore Isou. Il a songé quelque temps publier leur manifeste (Le tract Finir les pieds plats, publié le 29 octobre 1952) dans La Carte d'après nature : "Mais je crois que des problèmes ennuyeux seraient soulevés et trop fatigants pour moi. J'ai appris que Isou s'était désolidarisé de cette déclaration, ce qui confirme l'idée que je pouvais en avoir avec le peu d'information dont je pouvais disposer".
Cette lettre annonce enfin la naissance de l'Internationale Lettriste, dont Magritte vient de recevoir les fondateurs (Guy Debord, Gil Wolman, Jean-Louis Brau et Serge Berna) en rupture avec les Lettristes et leur chef Isidore Isou. Il a songé quelque temps publier leur manifeste (Le tract Finir les pieds plats, publié le 29 octobre 1952) dans La Carte d'après nature : "Mais je crois que des problèmes ennuyeux seraient soulevés et trop fatigants pour moi. J'ai appris que Isou s'était désolidarisé de cette déclaration, ce qui confirme l'idée que je pouvais en avoir avec le peu d'information dont je pouvais disposer".