Berner synodus. Ordnung wie sich pfarrer und prediger zu Statt und Land Bern in leer und leben halten sollen. Bâle, Froben, 1532.

La Réforme provoqua à Berne une division interne dramatique. Tentative de conciliation entre protestants du nord et du sud, entre le protestantisme de Luther venu d'Allemagne et les protestants suisses sous l'influence de Zwingli, le Synode de Berne s'ouvre le 9 janvier 1532. Y participent 230 hommes de foi protestante tâchant de résoudre la crise. Leurs divisions concernaient des points de foi, mais aussi l'identité de l'autorité ecclésiastique entre Eglise et Etat et l'excommunication. Si les thèses politiques du Synode de Berne reflètent celles de Zwingli, les positions religieuses du document penchent pour celles de Luther.
Le grand synode de 1532, qui est la Discipline de comportement des pasteurs et prédicateurs dans leur enseignement et dans leur vie (titre), fixa les règles théologiques et de la vie intellectuelle cléricale en général. Pour tout autre point de conflit, la position du Synode de Berne fut claire : les points de friction entre différentes tendances protestantes, qu'elles concernent les sacrements, la discipline ecclésiastique, l'eucharistie, la presence réelle ou symbolique du Christ ou la prédestination, doivent se traiter par l'humilité et le silence. L'intelligence humaine doit admettre ne pas pouvoir comprendre les mystères divins.

Fondamentalement optimiste, et ambigü dans sa tolérance, le Synode de Berne par ses imprécisions mêmes, constitua malheureusement aussi le document sur lequel reposa la crise religieuse des trente années suivantes. Il prépara le terrain pour le succès de Calvin, lequel s'opposera à nombre de ses décisions, fondant sa vision sur le rejet quasi-systématique de ce Synode de 1532.

Belle impression très soignée, ornée de lettrines à personnages et feuillages.
L'exemplaire est exceptionnel. A l'état de neuf, tel qu'extrait des presses par Froben, il est à l'état de feuilles, avant pliage, couture et rognure.