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Discours à la Reyne. Par le Sr de Balzac Manuscrit de 48 feuillets. 1643.
Description
- Guez de Balzac, Jean-Louis
- Discours à la Reyne. Par le Sr de BalzacManuscrit de 48 feuillets.1643.
Quelques manques de papier au dos du feuillet double servant de titre et petites taches. Trous de vers dans la marge intérieure. Autrement en parfait état.
Literature
Bernard Beugnot, « Guez de Balzac », in Bibliographie des écrivains français, 2001. ce manuscrit n'y figure pas.
Condition
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Catalogue Note
Cinq ans avant la Fronde, Guez de Balzac (1595-1654) rédige ce magnifique plaidoyer pour la paix, et l'adresse à la reine régente Anne d'Autriche. Dans cette vision prémonitoire admirable, le poète politique implore la Régente de s'appliquer à préserver la paix, qui détruira les abus.
En 1643, date de rédaction du manuscrit, la position de Guez est claire. Richelieu est mort depuis quelques mois, Louis XIII meurt le 14 mai, Louis XIV est mineur, Anne d'Autriche règne à sa place. Mazarin domine. Guez se range au côté du pouvoir royal : il soutient le pouvoir légitime contre « les corps estrangers ». S'il avance avec prudence lorsqu'il mentionne les « abus de l'authorité », il conseille courageusement le rétablissement du Parlement, et dénonce les favoris « domestiqués » dont la France eut déjà à souffrir. Les Princes sont un danger, cependant les éloigner tous serait un désastre. Guez fait, parmi les Princes, l'éloge du duc d'Orléans, qui « fera à jamais taire la calomnie ».
La prémonition de Balzac est impressionnante, et elle ne plaira pas : dans sa défense des Princes, Balzac a dressé un beau portrait du Grand Condé qui sera supprimé avant la parution de sa Harangue. Ce manuscrit donne la version originale du texte avec le plaidoyer pour Condé : « Elle (la Paix) scaura séparer de tout ce qui s'appelle Prince Monseigneur le Prince de Condé, et reconnaître par des marques singulières et des honneurs choisis, le sacré caractère de sa naissance, son affection au bien de l'Estat, l'assiduité, le mérite et la necessité de ses services ».
En 1649, lorsque le Discours à la reyne est publié pour la première fois, sous le titre de Harangue faite à la reyne sur sa Régence (Paris, Toussaint Quinet, plaquette in-4), cette belle recommandation aura disparu.
Le Grand Condé était cette année 1643 le vainqueur de Rocroi. Mais après quelques années au service de Mazarin contre les frondeurs, il prend la tête de la Fronde des Princes contre la toute-puissance du ministre. En 1649 il est en disgrâce. Ce n'est qu'en 1659 que Condé se rallie à Louis XIV.
On ne connaît qu'un seul autre manuscrit de ce plaidoyer. Il est conservé à la Bibliothèque nationale de France, dans un recueil de textes politiques contemporains provenant de l'ancienne abbaye de Saint-Victor. Il est titré A la Royne, signé du copiste Du Bouchet, et daté 1645.
En 1651, au plus fort de la Fronde, le texte n'est pas publié dans les Œuvres diverses imprimées par Elzevier. Il paraît dans la deuxième édition qu'ils donnent des Œuvres diverses, en 1658. Comme dans l'édition séparée de 1649, la défense de Condé en est amputée. Il faudra attendre 1665, l'édition in-folio de Billaine, pour lire portrait de Condé (tome II, p. 466-482), rallié depuis au roi.