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Giovanni Battista Crosato Venise 1685/1686 - 1758
Description
- Giovanni Battista Crosato
- Le Châtiment d'Oza
- Huile sur toile
Provenance
Catalogue Note
Le châtiment d'Oza relate une scène tirée de l'Ancien Testament. Lors du transfert de l'Arche d'alliance décidé par David, celle-ci fut posée sur un chariot tiré par des boeufs et conduit par deux frères, Oza et Ahio, et escortée dans la liesse générale par David et trente mille hommes. Mais, lorsque Oza toucha l'Arche de la main pour éviter qu'elle ne tombe du chariot, il fut immédiatement foudroyé par la colère de Dieu. Ce thème précis a rarement été représenté dans la peinture.
De formation vénitienne, Crosato exerça la majeure partie de son activité dans le Piémont, au service de la cour de Savoie. Vers 1732-1734, il réalisa le décor du pavillon de chasse du duc de Savoie à Stupinigi, près de Turin, sans doute sur l’invitation de l’architecte Filippo Juvarra. On trouve des figures très semblables à celles de notre tableau (en particulier le vieux prêtre) dans les fresques conservées à Stupinigi dans la chambre de la reine (voir illustration 1). Lors de ce premier séjour, Crosato exécuta également des fresques pour la Villa della Regina et le Palazzo Reale de Turin. Après un second séjour à Turin de 1740 à 1742, il retourna à Venise. Parmi ses principales commandes, figure la décoration du grand salon de Ca’Rezzonico (vers 1752) qui témoigne des grandes qualités de fraîcheur de sa peinture, caractérisée par des ciels lumineux, des couleurs intenses, un art spontané de la narration servi par une exécution précise aux formes solides et bien définies.
Formé dans les premières années du XVIIIe siècle, les toutes premières oeuvres de Crosato sont encore marquées par le Seicento ténébriste. Au contact des innovations de Jacopo Amigoni, Sebastiano Ricci et de Giovanni Antonio Pellegrini, sa manière évolue vers un style plus clair et coloré et fait le lien avec les nouvelles propositions des artistes contemporains comme Piazzetta, Pittoni et Giambattista Tiepolo. Peintre redécouvert tardivement par l’histoire de l'art, il est reconnu aujourd'hui parmi les artistes les plus intéressants et originaux du Settecento vénitien.
Stylistiquement, notre toile est aussi à rapprocher d'une autre scène de l'Ancien Testament, Moïse frappant le rocher, qui figurait à la vente Christie's, New York, 26 janvier 2001, lot 76. Comme ce dernier, il est à dater vers 1740-1750, lors du dernier séjour à Venise de l'artiste.
L'attribution du présent tableau a été établie par le Professeur Adriano Mariuz.