Paire de banquettes en bois peint à l'imitation du palissandre et du bronze patiné, travail romain vers 1780

avec deux petits dossiers ornés l'un d'un masque de femme et d'un masque d'homme barbu, l'autre de deux masques de femme ; chacune avec un dossier à motif feuillagé (réparé) ; reposant sur des pieds cambrés et recouvertes de crin noir



 

Mario Tazzoli, Londres

Cette paire de banquette faisaient à l'origine partie d'une suite de six et ornait les appartements du Palais Chigi à Rome. Elle furent achetées par Mario Tazzoli, vers 1975, à un descendant du prince Ludovico Chigi qui avait vendu le Palais familial sur la Place Colonna en 1917. Son contenu avait été dispersé à cette occasion entre les différentes branches de la famille.

Ces banquettes proviennent très probablement des appartements redécorés par Don Sigismondo Chigi entre 1776 et 1784 dans le style néoclassique (R. Lefevre, Palazzo Chigi, Rome, 1972, pp.185 et s.)

Le dessin de ces sièges doit être directement relié, dans l'histoire du mobilier romain, au goût très largement diffusé par Jean-Baptiste Piranese dans son ouvrage : Diverse Maniere d'adornare i cammini, Rome, 1769 (voir le dessin de la cheminée illustré). Leur décor reprend celui des gravures de Piranese, à mi-chemin entre les innovations du style roccoco et le répertoire antique ; les masques des angles sont notamment identiques dans leur modèle et leur positionnement à ceux qui ornent les angles de certains sacophages antiques.

S'il est difficile d'avancer une attribution pour le dessin de ces banquettes, il est intéressant de noter que le peintre Felice Giani (1758-1823) fût chargé de décorer les appartements néoclasiques du Palais Chigi. Nous savons, par ailleurs, que Giani dessina un certain nombre de meubles quelques années plus tard aussi est-ce peut-être l'une de ces premières réalisations ?

Uhe paire de banquettes identique, faisant également partie de la même suite provenant aussi de la collection Mario Tazzoli a été vendue à Londres par Christie's le 15 décembre 1994, lot 222 (£19.500) ; (la troisième paire se trouve dans une collection privée anglaise). Grand amateur d'art, Mario Tazzoli, était également un collectionneur dont le goût et l'avant-gardisme était illustré par le choix de ces objets.