Lot 147
  • 147

Rare aiguière en porcelaine bleu blanc à décor de 'fontaine magique' Chine, dynastie Ming, époque Jiajing (1522-1566)

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Height 12 5/8 in
reposant sur un haut piédouche décoré en émaux bleus sous couverte de vagues et nuages, sur chaque face, d'une fontaine à six jets d'eau, le bec verseur décoré de fleurs relié au col par une volute, le col décoré de feuilles de palmes, l'anse également ornée de fleurs avec un lotus à l'attache, marque lisant fu (bonheur) sur la base émaillée blanc

Provenance

Collection particulière française

Literature

Une aiguière similaire avec une monture en argent portant une marque yang à la base se trouve dans les collections du musée Guimet, illustrée dans Oriental Ceramics, vol. 7, Musée Guimet, Paris, Daisy Lion-Goldschmidt, Kodansha international ltd., Tokyo, 1981, pl. 80; dans les collections du British museum, illustrée dans Catalogue of late Yuan and Ming ceramics inthe British Museum, Jessica Harrison-Hall, The British Museum Press, London, 2001, no 9-10; et une portant la marque Jiajing au musée Topkapi dans Chinese Porcelain Collections in the near east, Topkapi and Ardebil, Volume three, the Ardebil Shrine Collection, T. Misugi, Hong Kong University Press, 1981, p. 232, pl. A.144; l'aiguière Ardebil également illustrée dans Chinese porcelains from the Ardebil Shrine, Iran, John Alexander Pope, Smithsonian Institution, Freer Gallery of Art, Washington, 1956; d'autres exemples sont conservés au musée de Hambourg, de Philadelphie, de Matsuda au Japon, de la Percival David Foundation à Londres et au musée Lee Kong Chian à Singapour.   

Catalogue Note

L'origine de ce décor dit de la "Fontaine Magique" reste controversée. Sir Percival David dans une étude, The Percival Fountain in Chinese Ceramic Art: an exercise in illustrated interpretation, no 24 du bulletin du Museum of Far Eastern Antiquities, Stockholm, 1952, émet l'hypothèse que ce décor dérive d'une fontaine inaugurée en 1254 à Karakoram, capitale de l'empire mongol, et construite par l'orfèvre parisien Guillaume Bouchier, alors prisonnier d'un frère de Mangu Khan; cette solution est rejetée par J.Pope qui se rapporte à la description de la fontaine de Karakoram faite par des témoins oculaires qui parlent toujours d'un "grand arbre en argent" ne ressemblant à rien à ce décor; en revanche, selon Jean Soustiel, l'existence de ce type de fontaine mécanique est formellement attestée au Proche-Orient mongol par les traités des automates entre la fin du XIIIème et le milieu du XIVème siècle; l'influence musulmane sur la cour des Yuan puis des empereurs Ming nous laisse penser qu'il est plus vraisemblable de rechercher l'origine de ce décor vers le Proche-Orient plutôt qu'en Europe occidentale;

Les deux incrustations d'or sous le col est typique du travail effectué au Proche-Orient qui consistait à embellir la porcelaine de bijoux et matériaux précieux. 

Ce décor est étudié par Regina Krahl, Chinese Ceramics in the Topkapi Saray Museum, Istanbul, 1986, vol. II, p. 654f, où sont illustrées d'autres aiguières similaires, nos 1015 et 1016, avec une aiguière portant la marque Jiajing, no 1013, le même décor mais avec un kylin supportant la fontaine et d'autres motifs sur la base.

Ce décor de 'fontaine magique' se retrouve sur d'autres porcelaines de la même époque avec une forme différente : aiguière avec le col se terminant par un bulbe, S.G. Valenstein, Ming Porcelains, China Institute un America, 29 octobre 1970- 31 janvier 1971; vase de forme yuhuchun, Illustrated Catalogue of Underglaze Blue and Copper red decorated porcelains, in the Percival David Foundations of Chinese Art, revised edition, section 3, 2004, p. 50, pl. 689.