Beau masque, Tshokwe, Angola

pwo, présentant un visage féminin aux traits idéalisés. Les côtés profonds, la haute coiffe en diadème dont la courbe se prolonge dans l'ample front bombé, et les oreilles haut placées conduisent le regard vers la face aux traits serrés, très finement sculptés - sourcils arqués se rejoignant à la naissance du nez droit aux ailes dessinées, yeux en amande étirée, fendus, fine bouche ouverte sur les dents limées. Le très grand équilibre des formes est accentué par le dessin linéaire des scarifications (dont le motif classique en croix nommé cingelyengelye, gravé sur le front). Patine d'usage, brune et ocre rouge, rehaussée de blanc sur les dents.

Collection Eugénio Ferreira, Angola
Collection Henrique Pereira, Portugal

Good condition overall. Wear consistent with age and use within the culture. Some old losses to rim at reverse. Small holes due to insect activity visible on reverse. A tiny, shallow round indentation at proper left corner of mouth.
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Les formes pleines de ce masque, associées à la délicatesse des traits finement sculptés, l'apparentent au style désigné par Marie-Louise Bastin comme "le style du pays d'origine", situé au cœur de l'Angola, où la présence des Tshokwé fut signalée dès le xvi^e siècle.

cf. Jordan (1998 : n° 58) pour un masque à l'iconographie et au style très comparables provenant de la collection Stanley, conservé à la University of Iowa Museum of Art et attribué à un sculpteur ayant exercé dans la région de Xassenge, au nord de l'Angola. 
cf. aussi Christie's (29 juin 1994, n° 153) pour un autre masque apparenté. La proximité stylistique et formelle de ces trois masques permet de les attribuer probablement à une même main, et certainement à un même atelier.

Le masque pwo et le cihongo - son pendant masculin - constituent les masques les plus importants de la culture Tshokwé. Selon Bastin (1982 : 86), ils représentent les ancêtres masculins et féminins. Le masque pwo, également appelé mwana pwo, ou "jeune femme", symbolise le rôle primordial joué par les femmes au sein de la société matrilinéaire Tshokwé. Les modèles vivants servaient de source d'inspiration aux sculpteurs, qui interprétaient leur beauté physique et reprenaient leurs scarifications.