Masque , Dogon, Mali

Ce masque anthropo-zoomorphe ka ou sono, d'une grande élégance, se caractérise par la très belle verticalité de ses lignes. La face sculptée est structurée par l'arête nasale s'étirant depuis le front jusqu'à la bouche, délimitant deux grandes cavités au fond desquelles sont percés les yeux rectangulaires. Les côtés, profonds, sont soulignés par une courbe aboutissant aux petites oreilles, dont l'une est dominée par un personnage sculpté en ronde bosse. Il est surmonté de deux très longues cornes d'antilope-hippotrague, aux lignes sinueuses. Une tige en fer est fichée au sommet. Très belle et épaisse patine polychrome, blanche, noire et rouge.   

Pierre Vérité, Paris
Olivier Castellano, Paris

cf. Vogel et Ndiaye (1985 : 125, n° 19) pour un masque comparable collecté lors de la mission Dakar-Djibouti en 1931, aujourd'hui conservé au musée du quai Branly. Le masque présenté ici se distingue par la rare représentation, à l'arrière, du personnage stylisé, et par sa belle polychromie.

Selon le récit du mythe Dogon recueilli par Marcel Griaule (Griaule, 1938), ce masque évoque l'antilope tuée à l'aide d'une flèche que les chasseurs ne retrouvèrent qu'après avoir ouvert le ventre de l'animal. Le fils de l'archer étant tombé malade, un devin conseilla de tailler un masque à l'effigie de l'antilope.