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Pinax iconicus antiquorum ac variorum in sepulturis rituum ex Lilio Gregorio excerpta… Lyon, Clément Baudin, 1556
Estimate
10,000 - 15,000 EUR
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Description
- Pierre Woeriot
- Pinax iconicus antiquorum ac variorum in sepulturis rituum ex Lilio Gregorio excerpta… Lyon, Clément Baudin, 1556
in-8° (118 x 164 mm) oblong de 20 ff. de texte, le dernier blanc, n. ch., sig. A-E4; 3 ff. lim., 9 pl. et 1 f. avec la marque soit 13 ff. gravés, maroquin vert foncé, plat orné d’un décor à froid serti de jeux de filets, dos à nerfs orné de même, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Bauzonnet).
Le premier beau livre publié en France orné de figures gravées sur cuivre.
L’illustration, entièrement dessinée et interprétée par Pierre Woeriot, se compose d’un titre orné de squelettes et d’anges, joueurs de tibicines, d’un autoportrait de l’artiste, d’un feuillet de dédicace, de 9 planches à pleine page, et de la marque à l’éléphant de l’éditeur. Superbe exemplaire, à grandes marges et d’un beau tirage, d’un ouvrage rare.
Le premier beau livre publié en France orné de figures gravées sur cuivre.
L’illustration, entièrement dessinée et interprétée par Pierre Woeriot, se compose d’un titre orné de squelettes et d’anges, joueurs de tibicines, d’un autoportrait de l’artiste, d’un feuillet de dédicace, de 9 planches à pleine page, et de la marque à l’éléphant de l’éditeur. Superbe exemplaire, à grandes marges et d’un beau tirage, d’un ouvrage rare.
Provenance
Ex-libris manuscrit du XVIe siècle Guillaume Mouret ; G. Chartener, bibliophile messin dont la collection de livres fut dispersée en 1885 ; Damascène Morgand (Cat., 1900, n° 39695, décrit comme étant un très bel exemplaire).
Literature
Mortimer-Harvard, French XVIth Century Books, n° 555 ; Baudrier, Bibliographie lyonnaise, V, 24 avec reproduction de cinq planches ; Marie-Madeleine Fontaine, Antiquaires et rites funéraires, pp. 339-355 ; Bibliothèque nationale de France, La Gravure française à la Renaissance, pp. 394-395.
Catalogue Note
L’ensemble est ici en PREMIER TIRAGE.
Le thème des funérailles fut l’un de ceux qui mobilisèrent les esprits à la Renaissance.
L’homme, et par excellence le prince, son parangon, organisa la mise en scène de sa mort afin de pérenniser sa destinée, à travers une succession de rites s’achevant par le dépôt du corps dans un monument de pierre, édifice devant fixer l’image du défunt pour les générations suivantes. La création de ces monuments funéraires retint alors l’attention des plus grands architectes.
L’ars moriendi suscita une abondante littérature.
C’est vraisemblablement sous l’impulsion de Barthélémy Aneau, que Pierre Woeriot entreprit d’illustrer des extraits du livre de Lilio Gregorio Giraldi, De Sepulchrie et vario sepeliende retu, libellus. Publié à Bâle en 1539, l’ouvrage n’avait pas encore connu d’édition illustrée.
L’artiste s’intéressa aux chapitres décrivant les rites romains, grecs, indiens, égyptiens, scythes et barbares qu’il interpréta à travers une suite de 9 gravures, fines et étranges, dans lesquelles il associa des scènes de pures fictions à des décors réels tels que les quartiers Saint-Jean et Saint-Paul, la colline de Fourvières à Lyon ou la villa de la Mothe et Ferrandière aux environs de cette même ville.
C’est cette juxtaposition d’images qui donne un aspect fantastique à ces gravures.
La dernière planche, figurant des cadavres abandonnés aux chiens et aux bêtes sauvages, un banquet anthropophagique ou des cadavres suspendus aux arbres, forme la première représentation décrivant de telles scènes.
Un grand nombre de graveurs des XVIe et XVIIe siècles s’inspirèrent de ce cycle iconographique, notamment Porro, lorsqu’il illustra les Funerali Antiche de Porcacchi, G. Angelieri, A. Ronca ou encore l’artiste anonyme des Opera Omnia de Giraldi, publiées en 1696.
Le Pinax Iconicus, dédié au jeune duc Charles III de Lorraine, se situe au début de l’œuvre gravé de l’artiste. Bien qu’âgé seulement de 24 ans, Woeriot (1532-1599) fait déjà preuve d’une grande maîtrise stylistique et d’une virtuosité époustouflante, qu’il doit à sa formation d’orfèvre reçu de son père, et à son séjour en Italie. Il avait alors déjà intégré les canons de la culture maniériste et l’apport de l’école de Fontainebleau.
Baudrier ne cite que 3 exemplaires en Europe (BNF, Lyon, Saint-Petersbourg) et trois aux États-Unis (Harvard, University of Virginia, New-York Public Library).
Le thème des funérailles fut l’un de ceux qui mobilisèrent les esprits à la Renaissance.
L’homme, et par excellence le prince, son parangon, organisa la mise en scène de sa mort afin de pérenniser sa destinée, à travers une succession de rites s’achevant par le dépôt du corps dans un monument de pierre, édifice devant fixer l’image du défunt pour les générations suivantes. La création de ces monuments funéraires retint alors l’attention des plus grands architectes.
L’ars moriendi suscita une abondante littérature.
C’est vraisemblablement sous l’impulsion de Barthélémy Aneau, que Pierre Woeriot entreprit d’illustrer des extraits du livre de Lilio Gregorio Giraldi, De Sepulchrie et vario sepeliende retu, libellus. Publié à Bâle en 1539, l’ouvrage n’avait pas encore connu d’édition illustrée.
L’artiste s’intéressa aux chapitres décrivant les rites romains, grecs, indiens, égyptiens, scythes et barbares qu’il interpréta à travers une suite de 9 gravures, fines et étranges, dans lesquelles il associa des scènes de pures fictions à des décors réels tels que les quartiers Saint-Jean et Saint-Paul, la colline de Fourvières à Lyon ou la villa de la Mothe et Ferrandière aux environs de cette même ville.
C’est cette juxtaposition d’images qui donne un aspect fantastique à ces gravures.
La dernière planche, figurant des cadavres abandonnés aux chiens et aux bêtes sauvages, un banquet anthropophagique ou des cadavres suspendus aux arbres, forme la première représentation décrivant de telles scènes.
Un grand nombre de graveurs des XVIe et XVIIe siècles s’inspirèrent de ce cycle iconographique, notamment Porro, lorsqu’il illustra les Funerali Antiche de Porcacchi, G. Angelieri, A. Ronca ou encore l’artiste anonyme des Opera Omnia de Giraldi, publiées en 1696.
Le Pinax Iconicus, dédié au jeune duc Charles III de Lorraine, se situe au début de l’œuvre gravé de l’artiste. Bien qu’âgé seulement de 24 ans, Woeriot (1532-1599) fait déjà preuve d’une grande maîtrise stylistique et d’une virtuosité époustouflante, qu’il doit à sa formation d’orfèvre reçu de son père, et à son séjour en Italie. Il avait alors déjà intégré les canons de la culture maniériste et l’apport de l’école de Fontainebleau.
Baudrier ne cite que 3 exemplaires en Europe (BNF, Lyon, Saint-Petersbourg) et trois aux États-Unis (Harvard, University of Virginia, New-York Public Library).