Modern & Contemporary Discoveries

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Jean Dubuffet

Le château de bouteilles

Lot Closed

July 5, 12:15 PM GMT

Estimate

400,000 - 600,000 EUR

Lot Details

Description

Jean Dubuffet

1901 - 1985

Le Château de bouteilles


signed and dated 65 (lower left)

vinyle on paper laid down on canvas

81 x 100 cm; 31 ⅞ x 39 ⅓ in.

Executed in 1965.

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Jean Dubuffet

1901 - 1985

Le Château de bouteilles


signé et daté 65 (en bas à gauche)

vinyle sur papier marouflé sur toile

81 x 100 cm; 31 ⅞ x 39 ⅓ in.

Exécuté en 1965.

Galerie Jeanne Bucher, Paris

Galerie Beyeler, Bâle

Private Collection, Geneva

Robert Elkon Gallery, New York

Mr. and Mrs. Lewis Manilow, Chicago

Private Collection, Geneva

Sotheby's, New York, 8 May 1990, Lot 27

Galerie Daniel Malingue, Paris

Collection Alain Lesieutre, Paris

Briest, Paris, 24 November 1992, Lot 53

Private Collection

Sotheby's, Paris, 5 June 2023, Lot 5

Acquired from the above by the current owner

Max Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XXI, L'Hourloupe II, Lausanne, 1968, no.154, p.92, illustrated

Renato Barilli, Dubuffet : le cycle de l'Hourloupe, Paris, 1976, p. 44, no. 50, illustrated

Renato Barilli, Dubuffet : oggetto e progetto, il ciclo dell'Hourloupe, Milan, 1976, p. 44, no. 50, illustrated

Jacinto Lageira, Le Monde de l'Hourloupe, Paris, 2001, illustrated in colour

New York, Robert Elkon Gallery, Delvaux, Dubuffet, Francis, Giacometti, Herbin, Magritte, Picasso, September - October 1966; catalogue, no. 04, np, illustrated

New York, The Solomon R. Guggenheim Museum, Jean Dubuffet, 1962-66, October 1966 - February 1967; catalogue, no. 72, np, illustrated

Paris, Galerie Daniel Malingue, Maîtres impressionistes et modernes, October - December 1990; catalogue, no. 25, illustrated in colour

Jean Dubuffet created Château de Bouteille in 1965, during one of the most prolific creative periods of his career. The work is part of the famous Hourloupe cycle, a prolific twelve-year period that began just 3 years earlier. As the artist himself recounts, this cycle had its origins in the scribblings he made mechanically with a red ballpoint pen on small pieces of paper during telephone calls in July 1962. He reused these semi-automatic drawings, marked with red and blue stripes, cutting them out and pasting them onto a black background, thus acquiring a new meaning. The Hourloupe series marked a major break in Dubuffet's career, leading him to tackle sculpture, a medium he had explored little before. Using his cut-outs as a starting point, he began to create reliefs, freeing his objects and figures from the constraints of canvas.


Château de bouteilles perfectly embodies the spirit of Hourloupe: it plunges the viewer into a fantastical parallel universe in which Jean Dubuffet translates the whole world - in this case, bottles - according to a unique formal system. With this approach, he hopes to reveal the conditioned nature of our perception and offers new ways of reading and interpreting the world. The very name "Hourloupe" was coined by Dubuffet to evoke a fairy-tale, grotesque object. This neologism underlines the artist's instinctive, anti-academic approach, seeking to elevate the strange and unusual beyond conventional artistic norms.


"The word Hourloupe is a name invented according to its consonance. In French, it evokes both some object or character of fairy-tale and grotesque status, and also something tragically rumbling and threatening. The two together" (J. Dubuffet, speech, New York, 1972).


Château de bouteilles also explores the tradition of the still life, a classic painting theme. Dubuffet reinvents this theme in a radical way, preserving an exceptional independence of spirit. The bottles depicted in this work are not immediately recognizable, prompting the viewer to question the very nature of both object and art. Château de bouteilles, with its dense, interlocking motifs, illustrates Jean Dubuffet's prodigious creativity and refusal of convention. This work, like the Hourloupe cycle as a whole, bears witness to the perpetual visual innovation that defines the enduring legacy of this revolutionary twentieth-century artist.


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Jean Dubuffet exécute le Château de Bouteille en 1965, au cours d’une des périodes de création les plus fécondes de sa carrière. L’œuvre fait en effet partie du célèbre cycle de L’Hourloupe, période prolifique qui dure douze ans et début seulement 3 ans plus tôt. Ce cycle trouve son origine, comme le raconte l’artiste lui-même, dans des gribouillages qu'il effectuait machinalement avec un stylo-bille rouge sur de petits morceaux de papier durant des communications téléphoniques en juillet 1962. Il réutilise ces dessins semi-automatiques, marqués de rayures rouges et bleues, en les découpant et les collant sur un fond noir, acquérant ainsi une nouvelle signification. La série L’Hourloupe marque une rupture importante dans le parcours de Dubuffet, l'amenant à s'attaquer à la sculpture, un médium qu'il n'avait que peu exploré auparavant. Utilisant ses découpages comme point de départ, il commence à créer des reliefs, libérant ses objets et figures de la contrainte de la toile.


Le Château de bouteilles incarne parfaitement l'esprit de L’Hourloupe : il plonge le spectateur dans un univers fantastique parallèle où Jean Dubuffet traduit l’ensemble du monde, comme ici des bouteilles, selon un système formel unique. Par cette démarche, il espère révéler le caractère conditionné de notre perception et proposer de nouvelles façons de lire et interpréter le monde. Le nom même d’ "Hourloupe" a été inventé par Dubuffet pour évoquer un objet féerique et grotesque. Ce néologisme souligne l'approche instinctive et anti-académique de l’artiste, cherchant à élever l'étrange et l'inhabituel au-delà des normes artistiques conventionnelles.


"Ce mot de l'Hourloupe est un nom inventé en fonction de sa consonance. Celle-ci en français, évoque à la fois quelque objet ou personnage de statut féerique et grotesque, et aussi par ailleurs quelque chose de tragiquement grondant et menaçant. Les deux ensemble" (J. Dubuffet, allocution, New York, 1972).


 Le Château de bouteilles explore également la tradition de la nature morte, un thème classique de la peinture. Dubuffet réinvente ce thème de manière radicale, préservant une indépendance d'esprit exceptionnelle. Les bouteilles représentées dans cette œuvre ne sont pas immédiatement reconnaissables, ce qui pousse le spectateur à s'interroger sur la nature même de l'objet et de l'art. Le Château de bouteilles, avec ses motifs denses et imbriqués, illustre la prodigieuse créativité de Jean Dubuffet et son refus des conventions. Cette œuvre, tout comme le cycle L’Hourloupe dans son ensemble, témoigne de l'innovation visuelle perpétuelle qui définit l'héritage durable de cet artiste révolutionnaire du XXe siècle.