Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

Précieuses reliures du XVIe au XXe siècle de la collection d’un couple de bibliophiles

View full screen - View 1 of Lot 72. La Gastronomie. 1811. Très rare reliure au vernis à l'imitation de la laque d'Asie, dans un style Directoire.

Berchoux, Joseph

La Gastronomie. 1811. Très rare reliure au vernis à l'imitation de la laque d'Asie, dans un style Directoire

Lot Closed

November 17, 02:13 PM GMT

Estimate

1,500 - 2,000 EUR

Lot Details

Description

Berchoux, Joseph


La Gastronomie, poëme […].

Paris, Giguet et Michaud, 1805-An XIII.


In-12 (141 x 92 mm). Papier bleuté à décor peint et enduit d'un vernis à effet de laque, une rose au naturel différente sur chaque plat, double bande peinte à l'or en encadrement et le long des mors, dos (en maroquin ?) peint en rouge te or, orné d'une plante duquel pousse une plante verticale, titre peint en noir, tranches dorées (Atelier de Pierre-Théodore Bertin, [vers 1811-1816]). Étiquette "Brevet d'Inventions. Reliures au vernis sans odeur établies au Grand Châtelet Quai de la Mégisserie vis-à-vis le Quai aux Fleurs".

Mors, dos et coins restaurés. Vernis légèrement jauni.


Très rare spécimen de reliure au vernis Bertin, à l'imitation de la laque extrême-orientale, dans une esthétique Directoire.


Premier tirage sur papier fort de la quatrième édition de ce classique de la littérature gastronomique, la première sous le nom de l'auteur.

"La Gastronomie est une excellente illustration de la joie de vivre remise à l'honneur par le Directoire" (Oberlé).


L'édition comporte 4 figures gravées d'après Myris et Monsiau, dont un frontispice (il existe aussi un tirage ordinaire, avec seulement le frontispice).


Les reliures au vernis Bertin. Pour répondre au goût des laques orientales en France, très coûteuses, les frères Martin mirent au point en 1728 un vernis qui imitait à moindre frais ces laques coûteuses importées d'Orient. En 1811, Théodore-Pierre Bertin (1751-1819) repris ce brevet et adapta ce procédé au décor des reliures. Ce type de reliure est extrêmement rare : Albert Ehrman en a recensé une vingtaine de par le monde ─ le présent exemplaire n'y est pas répertorié, et présente un décor similaire à la reliure à motif floral de la BnF.


"Au tournant du XIXe siècle, Th.-P. Bertin adapte [le vernis Martin] à la réalisation de reliures en carton vernis, dont la plupart porte une étiquette (L. 48 x l. 43 mm) ainsi libellée : 'Brevet d'invention. Reliures en vernis sans odeur établies au Grand Châtelet, Quai de la Mégisserie, vis-à-vis le Quai aux Fleurs', associée à un timbre sec rond portant sur son pourtour la mention brevet d'invention. Ce brevet, publié en 1887 par Léon Gruel, a été sollicité par Th. P. Bertin le 2 mai 1811 et délivré le 12 juin 1811 pour cinq ans. Si l'ambition de son inventeur était de généraliser ce procédé plus économique que la reliure en plein cuir, cette pratique a néanmoins très vite davantage relevé de la curiosité et la production de ces reliures atypiques, toujours de petits formats (in-12 ou in-8), reste marginale et très limitée dans le temps." (Fabienne Le Bars). Notre exemplaire ne présente pas le timbre sec.

Ex-libris manuscrit en partie effacé sur le titre. Avec cette inscription en partie effacée sur le faux-titre : "Souvenir de mon ami Charles Bouchet 15 7bre 1816".


Librairie Michel Bouvier, Livres rares, catalogue 37, n° 18, repr.

P. Culot, Relieurs et reliures décorées en France à l'époque romantique, Bruxelles, Bibliotheca Wittockiana, 2000, n° 184 à 192.


A. Ehrman, "Les Reliures vernis sans odeur, autrement dit 'vernis Martin'", in The Book Collector, 1965, n° 14, p. 523-527 (notre exemplaire n'y est pas répertorié).


G. Oberlé, n° 386.


F. Le Bars, "Théodore-Pierre Bertin", en ligne : http://reliures.bnf.fr/ark:/12148/cdt9x14wx/ ; voir aussi : http://reliures.bnf.fr/ark:/12148/cdt9x1x09/