Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

View full screen - View 1 of Lot 25. Angelica and Medoro | Angélique et Médor.

Nicolas Mignard

Angelica and Medoro | Angélique et Médor

Auction Closed

June 13, 02:06 PM GMT

Estimate

70,000 - 100,000 EUR

Lot Details

Description

Nicolas Mignard

Troyes 1606 - 1668 Paris

Angelica and Medoro


Oil on canvas

Signed and dated lower centre N Mignard Inv pinxit / Avenione 1639

87,2 x 75,7 cm; 34⅜ by 29¾ in.

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Nicolas Mignard

Troyes 1606 - 1668 Paris

Angélique et Médor


Huile sur toile

Signé et daté en bas au centre N Mignard Inv pinxit / Avenione 1639

87,2 x 75,7 cm ; 34⅜ by 29¾ in.

Private Collection, Avignon, since the 17th century;

Anonymous sale, Arcole, Paris, Hôtel Drouot, 11 December 1989, lot 53.

Private Collection, Paris.

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Collection particulière, Avignon, depuis le XVIIe siècle ;

Vente anonyme, Arcole, Paris, Hôtel Drouot, 11 décembre 1989, lot 53 ;

Collection particulière, Paris.

L'Estampille - L'Objet d'art, September 1992;

M. Bayard, Rome-Paris 1640 : transferts culturels et renaissance d'un cerntre artistique, Paris 2010, quoted p. 61 (as unknown present location).

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L'Estampille - L'Objet d'art, septembre 1992 ;

M. Bayard, Rome-Paris 1640 : transferts culturels et renaissance d'un cerntre artistique, Paris, 2010, cité p. 61 (comme localisation actuelle inconnue).

XVIe Biennale des Antiquaires, Paris, Grand Palais, September-October 1992, no. 4.

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XVIe Biennale des Antiquaires, Paris, Grand Palais, septembre-octobre 1992, n° 4.

This painting remained with the same family in Avignon – the town where Nicolas Mignard spent most of his life – until 1989. It has come to us in remarkably fresh condition, and is an impressive addition to the corpus of the artist, who was prominent in French seventeenth century classicism.


The subject of the love between Anglica and Medoro was a favourite with painters of the seventeenth century. Taken from Canto XIX of Orlando Furioso by Ariosto (1474-1533), this painting shows the two lovers – the Saracen warrior Medoro and Angelica, princess of Cathay – in the passage which describes how the young man used every opportunity to carve the couple’s intertwined initials, as evidence of their love: 

Amidst such pleasures, where’er some fine tree

Cast its shadow on a fount, or flowing stream,

His knife, her pin, at work there, instantly,

Would carve the bark (or stone if it did seem

Quite soft) in a thousand places, deeply,

Or within, on the walls, in a like scheme,

‘Medoro’ and ‘Angelica’ they traced,

With diverse knots, prettily interlaced.

(translated by A.S. Kline)

 

Mignard has depicted the two young people entwined, in classical attire, in an idealized landscape closed by an azure sky. Looking lovingly at Angelica, Medoro is using the point of his knife, held in his right hand, to carve the tree trunk with their initials.


Signed, dated, and located in Avignon in 1639, the work was produced at a key moment in the artist’s career. He had just returned to Avignon after a second stay in Rome, from 1635 to 1637 (his first trip was in 1628-1629). This visit had allowed him to come into contact with the artists who were currently in Rome, particularly the greatest of them all, Nicolas Poussin, who was then at the height of his fame in Italy and overwhelmed with prestigious commissions. Upon his return, Mignard would show evidence of clear lessons learnt from his contact with Poussin.


Poussin’s influence is particularly evident here in the assumed classicism of the composition as well as in the deliberate references to antiquity, in the clothes of the two young lovers, in Medoro’s head, directly inspired by classical Greco-Roman sculpture, and in the presence of the river god on the right of the  composition, a recurrent element in Poussin’s painting. The landscape itself, artfully composed, echoes those painted by Poussin in the 1630s. Mignard is also very clearly influenced by those works by the older artist that were also derived from Orlando Furioso as well as from Jerusalem Delivered, in particular Rinaldo and Armida, now in Dulwich (inv. DPG238), dating to the late 1620s.


Distinguished by the artist’s rich, generous palette, the perfectly balanced composition and a silent, poetic nobility, this is one of the finest rediscoveries in recent times for French classical painting of the mid-seventeenth century. 

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Resté jusqu’en 1989 dans la même famille d’Avignon, ville dans laquelle Nicolas Mignard a passé le plus clair de sa vie, le tableau nous est parvenu dans un état de conservation et de fraîcheur remarquable, et vient compléter de manière magistrale le corpus de cet artiste prééminent du classicisme français du XVIIe siècle.


Le sujet des amours d’Angélique et Médor est l’un des favoris des peintres du XVIIe siècle. Tiré du chant XIX du Roland furieux de l’Arioste (1474-1533), le tableau met ici en scène les deux amants, le guerrier sarrasin Médor et la princesse du Cathay Angélique, figurant le passage où il est décrit que le jeune homme, à chaque occasion, gravait les initiales entrelacées du couple pour témoigner de leur amour :

« Parmi tant de plaisirs, là où Médor voyait un bel arbre ombrager source ou pur ruisseau, il enfonçait dedans quelque pointe ou couteau, et aussi dans un roc moins dur, s’il s’en trouvait ; et dehors en mille endroits était écrit, de même en mille endroits sur les murs de la maison, « Angélique et Médor », de diverses manières ensemble entrelacés par des nœuds différents »


Mignard les a figurés sous les traits et les atours de deux jeunes gens enlacés, vêtus à l’antique, dans un paysage idéal qui se clôt par un ciel azuréen. Tandis qu’il regarde avec amour Angélique, Médor grave l’écorce du tronc de leurs deux initiales de la pointe du couteau qu’il tient dans sa main droite.


Signée, datée et localisée à Avignon en 1639, l’œuvre se situe à un moment-clé de la carrière de l’artiste. Celui-ci est de retour à Avignon après avoir effectué un second séjour à Rome entre 1635 et 1637 (son premier séjour datait de 1628-1629). Ce séjour lui a permis d’être en contact avec les artistes présents à Rome à ce moment et particulièrement le plus grand d’entre eux, Nicolas Poussin, alors au sommet de sa gloire en Italie, et assailli de commandes prestigieuses. A son retour, Mignard tirera d’évidentes leçons de cette proximité avec celui-ci.


L’influence de Poussin est ici plus que jamais manifeste. Dans le classicisme assumé de la composition tout autant que par la volonté de référence à l’Antiquité, à travers les vêtements des deux jeunes amants, la tête de Médor directement inspirée de la sculpture gréco-romaine classique, ou encore la présence du Dieu-fleuve sur la droite de la composition, élément récurrent dans la peinture du maître des Andelys. Le paysage lui-même, savamment composé, est un écho à ceux exécutés par Poussin dans les années 1630. Mignard s’inspire également très certainement des œuvres de son aîné également tirées du Roland furieux ou de la Jérusalem délivrée, en particulier son Renaud et Armide, aujourd’hui à Dulwich (inv. DPG238), et qui date de la fin des années 1620.


La palette riche et généreuse du peintre, l’équilibre parfait de la composition, tout comme sa poésie silencieuse et pleine de noblesse, font de cette œuvre une des plus belles redécouvertes récentes pour la peinture classique française du milieu du XVIIe siècle.