Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I

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Carlo Saraceni

Judith and Holofernes | Judith tenant la tête d’Holopherne

Auction Closed

June 13, 02:06 PM GMT

Estimate

120,000 - 180,000 EUR

Lot Details

Description

Carlo Saraceni

Venice 1579 - 1620

Judith and the Head of Holofernes


Oil on canvas

90,5 x 75,2 cm; 35⅝ by 29⅝ in.

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Carlo Saraceni

Venise 1579 - 1620

Judith tenant la tête d’Holopherne


Huile sur toile

90,5 x 75,2 cm ; 35⅝ by 29⅝ in.

Private collection, Belgium.

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Collection particulière, Belgique.

A. Donati, 'Une Giuditta di Saraceni e una Vanità di Cagnacci', in Arte Documento, vol. 33 (2017), pp. 170-172, repr.

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A. Donati, 'Une Giuditta di Saraceni e una Vanità di Cagnacci', dans Arte Documento, vol. 33 (2017), p. 170-172, repr.

The painting, unknown to most until its recent publication by Andrea Donati, had been previously identified by Mina Gregori (written communication, 21 April 2016). It is a major addition to the catalog of Saraceni's painted works.


Carlo Saraceni's Judith is probably one of his most famous compositions, judging by the number of autograph versions (now five, including this one) and copies, both studio and later. Two main types are known, both represented by David Téniers in his compositions depicting the galleries of the Archduke Leopold Guillaume (private collection) and the Archduke Leopold Guillaume in Brussels (Brussels, Musées Royaux des Beaux-Arts, inv. 2569). One type depicts the young woman holding the decapitated head of Holofernes and her servant on a neutral, plain background, while the other shows them under a red drapery.


The painting in Vienna's Kunsthistorischesmuseum (inv. GG_41; Anna Ottani Cavina, Carlo Saraceni, Milan 1968, no. 90), where the chiaroscuro is less marked and Holofernes' head is seen in full, is related to the first type. Of the same type is the painting in the Manusardi collection (A. Ottani Cavina, op. cit., no. 29).


Of the second type, with the composition surmounted by the red drapery, are the paintings in the Fondazione Longhi (inv. 83; A. Ottani Cavina, op. cit., no. 14; see last exh. cat., Carlo Saraceni - Un Venezianno tra Roma e l'Europa, Rome Palazzio Venezia, 2014, no. 34, pp. 237-240, repr.) and the version formerly in the Koelliker collection (recently on the art market).


It is to this second type that the present work corresponds, without it being possible to say, as per Andrea Donati, whether it precedes the Longhi version or succeeds it. The more assertive chiaroscuro lends it an additional mystery and a poetry far removed from the descriptive character of the Austrian version. Although it is difficult to date the various versions, it is generally agreed that they date from around 1610-20.


Our Judith therefore comes at a very special time in the Venetian artist's career, when he was well established in Rome, with a number of major commissions. In terms of his stylistic evolution, the painting bears witness to Saraceni's overcoming of his earlier influences, notably Adam Elsheimer, to move towards a more assertive Caravaggism than before, albeit with the Venetian influences that his origins brought him.

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Le tableau, inconnu du plus grand nombre jusqu’à sa publication récente par Andrea Donati, avait été préalablement identifié par Mina Gregori (communication écrite du 21 avril 2016). Elle constitue un ajout majeur au catalogue des œuvres peintes de Saraceni.

 

La Judith de Carlo Saraceni est probablement l’une de ses compositions les plus célèbres, si l’on en juge par le nombre de versions autographes (cinq désormais, en comptant celle-ci) et de copies, qu’elles soient d’atelier ou plus tardives. L’on en connaît deux types principaux, tous deux représentés par David Téniers dans ses compositions représentant les galeries de l’Archiduc Léopold Guillaume (collection privée) et de l’Archiduc Léopold Guillaume à Bruxelles (Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts, inv. 2569). L’un figure la jeune femme tenant la tête décapitée d’Holopherne et sa servante sur un fond neutre et uni, l’autre les présente sous une draperie rouge.

Au premier se rattache le tableau du Kunsthistorischesmuseum de Vienne (inv. GG_41 ; Anna Ottani Cavina, Carlo Saraceni, Milan, 1968, n° 90), où le clair-obscur est moins marqué, et où la tête de Holopherne est vue en entier. Procédant du même type, suit le tableau de la collection Manusardi (A. Ottani Cavina, op. cit., n° 29).


Du second type, avec la composition surmontée de la draperie rouge, se rattachent les tableaux de la Fondazione Longhi (inv. 83 ; A. Ottani Cavina, op. cit., n° 14 ; voir en dernier cat. exp. Carlo Saraceni – Un Venezianno tra Roma e l’Europa, Rome, Palazzio Venezia, 2014, n° 34, p. 237-240, repr.) et la version autrefois dans la collection Koelliker (récemment dans le marché de l’art).

C’est à ce deuxième type que correspond la présente œuvre, sans qu’il soit possible d’affirmer, si l’on en croit Andrea Donati, si elle précède la version Longhi ou si elle lui succède. Le clair-obscur, plus affirmé, lui confère un mystère supplémentaire et une poésie plus éloignée du caractère descriptif de la version autrichienne. S’il paraît en effet difficile de dater les différentes versions entre elles, l’on s’accorde en général à les regrouper autour des années 1610-1620.


Notre Judith prend donc place à un moment bien particulier de la carrière du vénitien, alors qu’il est désormais bien installé à Rome, pourvu de commandes importantes. Sur le plan de son évolution stylistique, le tableau témoigne du dépassement de Saraceni de ses influences anciennes, notamment celle d’Adam Elsheimer, pour tendre vers un caravagisme plus affirmé qu’auparavant, mais nuancé des influences vénitiennes que son origine lui apporte.