Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I
Tableaux et Dessins 1300–1900 – Session I
Property from a Distinguished Spanish Private Collection | Provenant d'une prestigieuse collection particulière espagnole
St Bartholomew | Saint Bartholomé
Auction Closed
June 13, 02:06 PM GMT
Estimate
100,000 - 150,000 EUR
Lot Details
Description
Luca Giordano
Naples 1634 - 1705
St Bartholomew
Oil on canvas
136 x 99,4 cm; 53½ by 39⅛ in.
We are grateful to Mr Guillaume Kientz for having authenticated the work after first-hand inspection.
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Luca Giordano
Naples 1634 - 1705
Saint Bartholomé
Huile sur toile
136 x 99,4 cm ; 53½ by 39⅛ in.
Nous remercions Monsieur Guillaume Kientz d'avoir authentifié cette œuvre, après un examen de visu.
Gonzalo de Ulloa y Ortega-Montañés, Conde de Adanero (Adanero Castro Serna collection);
By descent until the current owner.
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Gonzalo de Ulloa y Ortega-Montañés, Conde de Adanero (Collection Adanero Castro Serna) ;
Par descendance à l'actuel propriétaire.
This powerful image is a new and major addition to the corpus of youthful works by the Neapolitan painter Luca Giordano. It has been in an important Spanish private collection for several generations and is in very good condition. Showing how the artist was notably influenced by Jusepe de Ribera in the early years of his career, St Bartholomew was probably painted in Naples between 1650 and 1660, a period when he was deeply affected by the older artist – indeed he was probably his pupil (though there is no documentary evidence to this effect). This is demonstrated both in the marked tenebrism of the work, with its powerful chiaroscuro, inherited from Caravaggio via Ribera’s example, and in its subject, St Bartholomew, depicted half-length in accordance with a relatively new iconographic tradition, the Apostolado, or series of Apostles – although it is unlikely that he painted a whole Apostolado.
This iconography, which consists of a representation of the twelve Apostles and Christ in twelve or thirteen separate but complementary paintings, developed in the late sixteenth century in Spain and was particularly favoured by El Greco. It was adopted by some Caravaggesque painters in the early decades of the seventeenth century, probably by way of Ribera, who settled in the Italy in the early 1610s. Rubens himself, in about 1610-1612, produced an Apostolado for the Duke of Lerma (Madrid, Museo del Prado, inv. PO1646 to PO1657): his St Bartholomew certainly inspired Giordano’s version, which has the same physical type, with a high forehead and pronounced baldness.
Although its inspiration is religious, Giordano’s St Bartholomew does not exude a particularly mystical atmosphere. The artist only provides a few elements with which to identify the saint: apart from the long cutlass in his left hand, which his executioner will use to flay him and which will become the symbol of his martyrdom, there is nothing to underline the figure’s sacred character. In this respect, the work is close to another painting by Giordano from the same period, more prolific and also influenced by Ribera: the portrayal of the philosophers and wise men of antiquity. Giordano’s philosophers, painted in the 1650s – much like St Bartholomew, in another register – recall Ribera’s half-length compositions of saints and philosophers from the years 1620-1630, which Giordano would certainly have been able to admire in many Neapolitan collections of the time, as noted by Bernardo De Dominici, his biographer. In the treatment of the saint’s flesh tones, and the fabric of his thick cloak, in dark red and grey-blue, the saint recalls, to cite just one example, the Philosopher holding a book and a roll of paper in the Louvre (inv. MI 897).
Although less common than portrayals of figures from antiquity, the artist painted the subject of St Bartholomew several times at the beginning of his career, when he was still deeply influenced by Ribera. The most striking of these is without doubt the Martyrdom of St Bartholomew, once in the Barbara Piasecka Johnson collection (Christie’s sale, London, 8 July 2014, lot 38).
Here Giordano shows a certain sober restraint, almost a taste for geometric abstraction, which is more reminiscent of some French Caravaggists, an explanation for the fact that the painting has sometimes been associated with this school, and in particular with Vignon.
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Cette image puissante est une addition nouvelle et importante au corpus des œuvres de jeunesse du Napolitain Luca Giordano. Conservée dans une importante collection privée espagnole depuis plusieurs générations et parvenue jusqu’à nous dans un bel état de conservation, elle témoigne de l’influence notable de Jusepe de Ribera dans les premières années de la carrière du peintre. Le Saint Bartholomé a en effet probablement été peint par l'artiste à Naples dans les années 1650-1660, à une époque où il était fortement marqué par l’exemple de son aîné, dont il est probable qu’il ait été l’élève (bien qu'il n'y ait aucune preuve documentaire le prouvant). En témoignent le ténébrisme marqué de l’œuvre, au clair-obscur puissant, hérité de Caravage à travers l’exemple de Ribera, et son sujet, saint Bartholomé, traité à mi-corps selon une tradition iconographique relativement nouvelle, celle de l’Apostolado. Bien qu’il ne soit que peu probable qu’il ait exécuté un Apostolado entier…
Cette iconographie, dont le principe est la représentation des douze Apôtres et du Christ en douze ou treize tableaux indépendants et se complétant, se développe à partir de la fin du XVIe siècle en Espagne, particulièrement chez le Greco, et s’imposera chez certains des peintres caravagesques dans les premières décennies du XVIIe siècle, probablement par l’entremise de Ribera, installé en Italie à partir des premières années de la décennie 1610. Rubens lui-même, vers 1610-1612, réalisera pour le Duc de Lerma un Apostolado (Madrid, musée du Prado, inv. PO1646 à PO1657) dont le Saint Bartholomé par le type physique, le front haut et la calvitie marquée, rappelle celui de Giordano, qui s’en est très certainement inspiré.
Bien que d’inspiration religieuse, le Saint Bartholomé de Giordano ne véhicule pas une atmosphère particulièrement mystique. Le peintre ne fournit au spectateur que peu d’éléments pour identifier le saint : mis à part le long coutelas qu’il tient dans sa main gauche, qui servira à son bourreau pour le dépecer et qui deviendra ainsi le symbole de son martyre, rien ne souligne le caractère sacré de la figure. En cela, il se rapproche d’une autre production de Giordano à l’époque, bien plus prolifique, et elle aussi marquée par Ribera : la représentation de philosophes et de savants de l’Antiquité. Les philosophes de Giordano des années 1650 – à l’instar du saint Bartholomé, dans un autre registre – évoquent les compositions de saints et de philosophes de Ribera à mi-corps des années 1620-1630, que Giordano a certainement pu admirer dans les nombreuses collections napolitaines de l'époque, comme l'a souligné Bernardo De Dominici, son biographe. Par le traitement des chairs du saint, comme par la matière de son épais manteau, au rouge et au bleu-gris profonds, le saint rappelle, pour ne citer qu’un exemple, le Philosophe tenant un livre et un rouleau de papier du Louvre (inv. MI 897).
Bien que moins fréquent que les représentations de figures de l’Antiquité, le sujet de saint Bartholomé a fait l’objet de plusieurs représentations par l’artiste dans les débuts de sa carrière, alors qu’il est toujours profondément marqué par l’influence de Ribera. Parmi ceux-ci, la vision la plus saisissante est sans nul doute le Martyre de saint Bartholomé anciennement partie de la collection de Barbara Piasecka Johnson (vente Christie’s Londres, 8 juillet 2014, lot 38).
Ici Giordano fait preuve d’une certaine retenue, d’une sobriété, voire d’un goût pour l’abstraction géométrique qui rappelle plutôt certains caravagesques français, et qui explique la raison pour laquelle le tableau a parfois été rattaché à cette dernière école, et à Vignon en particulier.