Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900, Session I, Including Treasures from the Antony Embden Collection

Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900, Session I, Including Treasures from the Antony Embden Collection

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Nicolas Tournier

Joseph and Potiphar's Wife | Joseph et la femme de Putiphar

Auction Closed

June 14, 01:50 PM GMT

Estimate

100,000 - 150,000 EUR

Lot Details

Description

Nicolas Tournier

Joseph and Potiphar's Wife


Oil on canvas, unframed

94 x 131 cm ; 37 by 51⅝ in.


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Nicolas Tournier

Joseph et la femme de Putiphar


Huile sur toile, sans cadre

94 x 131 cm ; 37 by 51⅝ in.

Anonymous sale, Lempertz, Cologne, 14 November 1963, lot 64 (as Bartolomeo Manfredi).

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Vente anonyme, Lempertz, Cologne, 14 novembre 1963, lot 64 (comme Bartolomeo Manfredi).

B. Nicolson, Caravaggism in Europe, Oxford 1979, vol. I, p. 197 and vol. II, fig. 615 (as Tournier);

A. Hémery in cat. exh. Nicolas Tournier, 1590-1639 : un peintre caravagesque, Toulouse, Musée des Augustins, 2001, p. 174 (considers the painting as probably Italian);

E. Ullrich, Das Laszive der Keuschheit in der europäischen Kunst: Die Frau des Potiphar und Joseph von Ägypten - Eine Kulturgeschichte der versuchten Verführung, Kassel 2009, Kat. 159, p. 386 (as by Caracciolo).

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B. Nicolson, Caravaggism in Europe, Oxford, 1979, vol. I, p. 197 et vol. II, fig. 615 (comme de Tournier) ;

A. Hémery dans cat. exp. Nicolas Tournier, 1590-1639 : un peintre caravagesque, Toulouse, Musée des Augustins, 2001, p. 174 (considère le tableau comme probablement italien) ;

E. Ullrich, Das Laszive der Keuschheit in der europäischen Kunst: Die Frau des Potiphar und Joseph von Ägypten - Eine Kulturgeschichte der versuchten Verführung, Kassel, 2009, Kat. 159, p. 386 (comme de Caracciolo).

When it was sold in 1963, this painting was thought to be by Manfredi, but it was rightly reassigned to Nicolas Tournier by Benedict Nicolson in 1979.


Born in Montbéliard, into a Protestant family who had fled Besançon, it seems likely that Nicolas Tournier initially trained within his family circle, since his father and uncle were both painters. He moved to Rome in 1619 – when he is first documented in the Eternal City – following in the footsteps of Nicolas Régnier and Valentin de Boulogne. Close to Bartolomeo Manfredi, to the point where their works are often confused, as in the case of the present painting, Tournier soon established himself as one of the leaders of the French Caravaggesque movement. He left Rome in 1626 and returned to France: to Carcassonne in 1627, and then to Toulouse from 1632. His art now evolved towards a deliberate simplification and more abstract volumes: his French works can therefore be clearly distinguished from his first Italian canvases.


Close to the art of Manfredi and with a very Roman sensuality – from which Tournier would later turn away to embrace a dryer style – Joseph and the wife of Potiphar should certainly be dated to the artist’s time in Rome. The painting can also be compared to other works that the young French painter produced while in Italy, particularly Young Woman Offering a Rose to a Singer, formerly in the Koelliker collection (sale Christie's Online, New York, 20 October 2020, lot 78), both for the pictorial treatment of the skin tones and fabrics, especially the opulent red satin of Joseph’s sleeves, and for the physical type of the two protagonists, who seem to be the same young models in both compositions.


Likewise, there are notable affinities with the Concert in the Musée du Berry (inv. 1956.37.1), while in terms of the young Joseph’s physical type there are similarities to the St John the Evangelist in the Spada Gallery and the Lute Player in the Hermitage Museum in St Petersburg (inv. Э-5568). Finally, the profile of Potiphar’s wife strongly recalls the profiles of the young women on the left of the Sinite Parvulos in the Galleria Corsini in Rome (inv. 406) and in Tobias and the Angel in the Schorr collection, as well as – in terms of the physical type and hairstyle – St Peter’s accuser in the Denial of St Peter in the Museo del Prado (inv. 2788).


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Considéré, lors de son passage en vente en 1963, comme de Manfredi, le tableau a, à juste titre, été rendu à Nicolas Tournier par Benedict Nicolson en 1979.


Né à Montbéliard dans une famille d’origine protestante ayant fui Besançon, Nicolas Tournier se forme sans doute dans un premier temps dans le cercle familial, son père et son oncle étant peintres, avant de s’installer à Rome avant 1619 – date à laquelle il est mentionné pour la première fois dans la Ville Eternelle – suivant ainsi Nicolas Régnier et Valentin de Boulogne. Proche de Bartolomeo Manfredi, au point que leurs œuvres sont fréquemment confondues, comme ce fut le cas pour le présent tableau, Tournier s'imposera bientôt parmi les chefs de file du mouvement caravagesque français. Ayant quitté Rome en 1626, il est de retour en France, à Carcassonne en 1627, puis à Toulouse à partir de 1632. Son art évoluera désormais vers une simplification volontaire, une abstraction des volumes qui distinguent nettement les œuvres françaises de ses premières toiles italiennes.


Par sa proximité avec l’art de Manfredi, par sa sensualité toute romaine, dont Tournier s’éloignera au profit d’un art plus sec par la suite, Joseph et la femme de Putiphar est sans nul doute à dater du séjour romain de l’artiste. Le tableau est d’ailleurs à rapprocher d’autres œuvres exécutées par le jeune français lors de son séjour italien, particulièrement de la Jeune femme offrant une rose à un chanteur anciennement dans la collection Koelliker (vente Christie's Online, New York, 20 octobre 2020, lot 78), aussi bien par le traitement pictural des carnations et des étoffes, notamment la préciosité du satin rouge des manches de Joseph, que par le type physique des deux protagonistes, qui semblent être les mêmes jeunes modèles sur les deux compositions.


De même, des connections sont notables avec le Concert du Musée du Berry (inv. 1956.37.1), ou encore, pour le type physique du jeune Joseph, avec le Saint Jean l’Evangéliste de la Galerie Spada, ou avec le Joueur de luth du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (inv. Э-5568). Enfin, les profils des jeunes femmes sur la gauche du Sinite Parvulos de la Galleria Corsini à Rome (inv. 406) ou du Tobie et l’Ange de la collection Schorr, rappellent fortement celui de la femme de Putiphar, comme le rappelle également, par le type physique et la coiffure, l’accusatrice de saint Pierre dans le Reniement de saint Pierre du musée du Prado (inv. 2788).