Tableaux Dessins Sculptures 1300-1900

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View full screen - View 1 of Lot 34. SÉBASTIEN BOURDON  |  THE ADORATION OF THE GOLDEN CALF.

SÉBASTIEN BOURDON | THE ADORATION OF THE GOLDEN CALF

Lot Closed

June 30, 03:34 PM GMT

Estimate

30,000 - 50,000 EUR

Lot Details

Description

SÉBASTIEN BOURDON

Montpellier 1616 - 1671 Paris

THE ADORATION OF THE GOLDEN CALF


Oil on canvas; inscribed on the reverse of the frame Mr de Fontainieu


82 x 102,4 cm ; 32 1/3 by 40 1/3 in.

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SÉBASTIEN BOURDON

Montpellier 1616 - 1671 Paris

L'ADORATION DU VEAU D'OR


Huile sur toile ; inscrit au dos du cadre Mr de Fontainieu


82 x 102,4 cm ; 32 1/3 by 40 1/3 in.


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Cabinet of M. de B*** (Johann Benjamin Müller);

His sale, Paris, 13-18 February 1758, lot 208, where bought by Pierre Rémy for Mr de Fontagneux, Avignon;

Anonymous sale, Paris, 22 April 1776, lot 189;

Anonymous sale, George Stanley, London, 10-11 June 1816, lot 40;

Anonymous sale, Monaco, Christie's, 15 June 1990, lot 33.

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Cabinet de M. de B. *** (Johann Benjamin Müller) ;

Sa vente, Paris, 13-18 février 1758, lot 208, où acquis par Pierre Rémy pour M. de Fontagneux, Avignon ;

Vente anonyme, Paris, 22 avril 1776, lot 189 ;

Vente anonyme, George Stanley, Londres, 10-11 juin 1816, lot 40 ;

Vente anonyme, Monaco, Christie's, 15 juin 1990, lot 33.

Recently rediscovered and still unpublished, this painting is among the most ambitious of Bourdon’s mature works, those in which the artist skilfully combines a style distinguished by clear acid colours, powerful physical types and a taste for scholarly compositions, influenced both by Poussin’s classicism and Parisian Atticism, then at the peak of its development.


The iconography is consistent with tradition. In the centre of the painting, at the top of a stone column, the statue of the Golden Calf – a pagan idol made by the Israelites when in the throes of despair – is being worshipped with prayers and dances, while Moses descends from the holy mountain with the Ten Commandments, accompanied by his brother Aaron. Seeing that his people have succumbed to heresy, he prepares to smash the Tablets of the Law, breaking the pact between God and the Israelites.


As a protestant, Sébastien Bourdon was evidently attracted by subjects that raised the question of faithfulness to God. He often depicted episodes in the life of Moses, although the subject of the Golden Calf is not found elsewhere in his painted oeuvre. However, there is a drawing that is close to the present painting in the J. Paul Getty Museum, Malibu (fig. 1; inv. no. 88.GG.39), whose composition is very similar except that it is reversed. The many variations between the two works provide confirmation that these are both original inventions by the artist. Another drawing in the Musée Atget in Montpellier (inv. MA 111) and an engraving (reproduced by Jacques Thuillier, in the catalogue of the exhibition Sébastien Bourdon, Montpellier, Musée Fabre – Strasbourg, Galerie de l’Ancienne Douane, 2000-2001, nos. 24 and 25, pp. 464-465) could equally well have been conceived independently by the artist or based on a lost composition by him.


Painted in around 1655-60, The Adoration of the Golden Calf is contemporary with one of the artist’s masterpieces, an enormous altarpiece executed in 1657 for the cathedral of Montpellier, his home town: The Fall of Simon Magus (Montpellier, Cathédrale Saint-Pierre). Here we find the same strong composition, filled with numerous figures whose gestures are all perfectly legible, with a deft and balanced construction that brings this legibility to perfection, in accordance with the doctrines of Poussin.


Probably commissioned by a private patron – one of those who were returning their focus to their collections after the troubled period of the Fronde rebellions – Bourdon’s The Adoration of the Golden Calf only subsequently appeared in two sales during the eighteenth century, once again providing confirmation of its authenticity. The first sale was that of the collection of the German painter and engraver Johann Benjamin Müller (1719 – circa 1789), held in Paris in 1758, whose catalogue specifies the painting’s measurements (height 30 pouces, width 37), which correspond to the present work. An old handwritten note on one of the copies of the sale booklet also reveals the name of the buyer: the expert and dealer Pierre Rémy, acting on behalf of ‘Monsieur de Fontagneux’, an Avignon collector. And in fact, the name ‘Fontainieu’ is inscribed on the back of the present painting’s frame. The work was sold again in 1776, in 1816 and then disappeared out of sight until the end of the 20th Century.

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Récemment redécouverte, encore inédite, cette œuvre compte parmi les compositions les plus ambitieuses de la maturité de l’artiste, celles où Bourdon mêle avec talent son style aux couleurs franches et acidulées, ses types physiques puissants, et son goût pour les compositions savantes, influencées par le classicisme de Poussin aussi bien que par l’atticisme parisien, alors au faîte de son développement.


L’iconographie ne déroge pas à la tradition. Au centre du tableau, au sommet d’une colonne de pierre, la statue du Veau d’or, idole païenne forgée par les Israélites en proie au désespoir, est vénérée par des prières et des danses, tandis que Moïse, descendant de la Montagne sacrée muni des Dix Commandements, est accompagné par son frère Aaron. Constatant l’hérésie dans laquelle est tombé son peuple, il s’apprête à briser les Tables de la Loi, rompant le pacte entre Dieu et les Israélites.


En tant que protestant, Sébastien Bourdon était visiblement attiré par les sujets qui soulevaient la question de la fidélité à Dieu. S’il a fréquemment représenté des épisodes de la vie de Moïse, le sujet du Veau d’or ne se retrouve cependant pas dans d’autres de ses œuvres peintes. Il existe toutefois un dessin proche de notre tableau, conservé au J. Paul Getty Museum, Malibu (fig. 1 ; inv. n° 88.GG.39), qui développe une composition quasi similaire, à ceci près qu’elle est inversée. De nombreuses variantes entre les deux œuvres confirment que nous avons affaire à deux inventions originales de l’artiste. Un autre dessin, conservé au Musée Atget à Montpellier (inv. MA 111), ainsi qu’une gravure (reproduits par Jacques Thuillier, dans le catalogue de l’exposition Sébastien Bourdon, Montpellier, musée Fabre – Strasbourg, Galerie de l’Ancienne Douane, 2000-2001, nos. 24 et 25, pp. 464-465) pourraient également bien revenir à l’artiste ou se référer à une composition perdue de ce dernier.


Peint autour des années 1655-1660, L’Adoration du Veau d’or est contemporain de l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste, le gigantesque retable exécuté en 1657 pour la cathédrale de sa ville natale de Montpellier, La Chute de Simon le Magicien (Montpellier, cathédrale Saint-Pierre). L’on y retrouve une même puissance de composition, une composition chargée de nombreuses figures dont les actions sont toutes parfaitement lisibles et dont la construction habile et équilibrée rend la lisibilité parfaite, suivant en cela les préceptes de Poussin.


Probablement la commande d’un mécène privé, de ceux qui, juste après la période troublée de la Fronde, se tournèrent de nouveau vers leurs collections, L’Adoration du Veau d’or de Bourdon n’apparaît plus par la suite que dans deux ventes du XVIIIe siècle, qui permettent une nouvelle fois de confirmer son authenticité. La première est celle du cabinet du peintre et graveur allemand Johann Benjamin Müller (1719 – vers 1789), qui se tient à Paris en 1758, et dont le catalogue précise les dimensions du tableau (30 pouces de haut sur 37 de large), qui correspondent au nôtre. Une mention manuscrite ancienne sur l’un des exemplaires du livret de vente révèle également le nom de l’acheteur : l’expert et marchand Pierre Rémy, qui agit pour le compte de « Monsieur de Fontagneux », un collectionneur d’Avignon. Or c’est précisément ce nom de « Fontainieu » que l’on retrouve inscrit au dos du cadre de la présente œuvre. Le tableau repassera en vente en 1776, puis en 1816 avant de disparaître jusqu'à la fin du XXe siècle. 


Fig. 1, Sébastien Bourdon, Les Israëlites dansant autour du Veau d'Or, inv. 88.GG.39 © The J. Paul Getty Museum, Los Angeles.