A Louis XVI gilt-bronze mounted, tulipwood and amaranth veneered cabaret table, attributed to Jean-François Leleu | Table en cabaret en placage de bois de rose et amarante, monture de bronze doré d’époque Louis XVI, attribuée à Jean-François Leleu

Livrée par le marchand-mercier Dominique Poirier à madame de Laguiche en 1771,

Ancienne collection des marquis de Laguiche puis par descendance à l'actuel propriétaire

P. Verlet, Les meubles français du XVIIIe siècle, 1982, p. 23

An illustration of the luxury trade 250 years ago

This table, sold by Poirier, one of the most prominent marchands-merciers of the period, is a moving testimony to the luxury trade at the end of the reign of Louis XV. A label stuck to the back of the side drawer provides information about this flourishing business at the time. The few handwritten lines are nevertheless very instructive and provide an interesting perspective.

The supplier: Simon-Philippe Poirier, a marchand-mercier active between 1740 and 1777; based at La Couronne d'Or, rue Saint-Honoré, supplier to the royal family and Madame du Barry, his activity led him to collaborate with the best craftsmen. His creativity matched the refinement of the pieces he traded in, and he was one of the ambassadors of Greek taste. Colonel Saint-Paul wrote in his diary during a visit to Paris in 1770: "Poirier, rue Saint-Honoré, toujours un très beau choix mais très cher ".

The date: on 16 October 1771, Louis XV continued his reign, but a new style emerged that would be named after his successor, Louis XVI. Classical revival became the fashionable trend, and the reference to antiquity was further emphasised by the antique form.

The description: it is succinct but very precise, with a single drawer on the side, the dimensions of the top 32 ½ inches long by 17 ½ wide correspond perfectly to the metric system (88 x 47 cm) are those surrounding the Serancolin marble; the tulipwood veneer is richly decorated with ground gold bronze. The density of the ornamentation and the quality of the chasing and gilding fully justify repeating the richness of the gilded bronzes in ground gold.

The price: 600 livres; the richness of the gilded bronze ornamentation is certainly the main reason for this.

The buyer: Madame de Laguiche was Mademoiselle de Verneuil, born Henriette de Bourbon-Condé, wife of the Comte de Laguiche (1719-1770). Her name was added to the prestigious clientele supplied by Poirier.

In addition to Henriette, wife of the King's grandson, the illustrious members of this family include Gabriel de Laguiche, who negotiated the release of King François I in 1526, Jean-François, Marshal of France in 1619, Jean-Louis (1719-1770), who married Henriette de Bourbon-Condé, and a host of prestigious alliances over the centuries: Lévis, Virieu, Lastic, Choiseul, Mortemart, Harcourt, Arenberg, Gontaut-Biron: Lévis, Virieu, Lastic, Choiseul, Mortemart, Harcourt, Arenberg, Gontaut-Biron... The pair of celestial blue ewers, the surprising tiered desk and the centre table come directly from the Château de Chaumont. The latter was delivered by the merchant Poirier directly to Madame de Laguiche in October 1771 and has been kept by the family ever since.

What is the name of the cabinetmaker who made this piece? The absence of a stamp may encourage speculation, but as suggested by P. Verlet (op. cit.) it is tempting to name Jean-François Leleu. In fact, this talented cabinetmaker was a fierce follower of the new taste, whose production evolved from a monumental Greek style to a more precious Louis XVI style. This table is a perfect illustration of this transition.

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Une illustration du commerce du luxe il y a 250 ans

Cette table vendue par Poirier, l’un des marchands-merciers les plus en vue de cette période, est un témoignage émouvant du commerce du luxe à la fin du règne de Louis XV. Une étiquette collée sur le fond du tiroir latéral nous renseigne sur cette activité florissante à cette époque. Les quelques lignes manuscrites sont néanmoins très riches d’enseignements et permettent une mise en perspective intéressante.

Le fournisseur : Simon-Philippe Poirier, marchand-mercier actif entre 1740 et 1777 ; installé à La Couronne d’Or, rue Saint-Honoré, fournisseur de la famille royale et de Madame du Barry, son activité le conduit à collaborer avec les meilleurs artisans. Sa créativité est à la hauteur du raffinement des pièces dont il fait commerce, il fut l’un des ambassadeurs du goût grec. Le colonel Saint-Paul écrivit dans son journal lors d’une visite à Paris en 1770 : « Poirier, rue Saint-Honoré, toujours un très beau choix mais très cher ».

La date : le 16 octobre 1771, Louis XV poursuit son règne toutefois un style nouveau émerge, il prendra le nom de son successeur, Louis XVI. Le renouveau classique devient la tendance en vogue et la référence à l’antiquité en est d’autant soulignée par en forme antique.

La description : elle est succincte mais très précise, avec un seul tiroir sur le côté, les dimensions du plateau 32 pouces ½ de long sur 17 ½ de large correspondent parfaitement au système métrique (88 x 47 cm) sont celles qui entourent le marbre Sérancolin ; le placage en bois de rose est richement orné de bronze d’or moulu. La densité des ornements, la qualité de la ciselure et de la dorure justifient pleinement la répétition de la richesse des bronzes dorés d’or moulu.

Le prix : 600 livres ; la richesse de l’ornementation de bronze doré en est certainement la raison principale

L’acheteur : Madame de Laguiche est mademoiselle de Verneuil, née Henriette de Bourbon-Condé, l’épouse du comte de Laguiche (1719-1770). Son nom s’ajoute à la prestigieuse clientèle que fournissait Poirier.

Parmi les membres illustres de cette famille, outre Henriette épouse du petit-fils du Roi, figurent Gabriel de Laguiche qui négocia en 1526 la délivrance du roi François Ier, Jean-François, maréchal de France en 1619, Jean-Louis (1719-1770) qui épousa Henriette de Bourbon-Condé, les alliances prestigieuses coururent au fils des siècles : Lévis, Virieu, Lastic, Choiseul, Mortemart, Harcourt, Arenberg, Gontaut-Biron… La paire d’aiguières bleu céleste, le surprenant bureau à gradin ainsi que la table de milieu proviennent directement du château de Chaumont. Cette dernière fut livrée par le marchand-mercier Poirier directement à madame de Laguiche en octobre 1771 et a été conservée par la famille depuis cette date.

Quel est le nom de l’ébéniste qui a réalisé ce meuble ? L’absence d’estampille peut favoriser les spéculations, toutefois comme l’a suggéré P. Verlet (op. cit.) il est tentant de citer Jean-François Leleu. En effet ce talentueux ébéniste est un farouche adepte du goût nouveau, dont la production a évolué d’un goût à la grecque monumental vers un style Louis XVI plus précieux. Cette table est une parfaite illustration de cette transition.